Un constat d’évidence dans les grandes manœuvres boursières de la direction d’Atos en ce début 2023, la presse ne parle plus de stratégie d’entreprise mais de dépeçage du groupe : qui achètera tout ou partie d’Evidian comme de NewAtos ? Pour la CGT, ce qui compte c’est l’emploi et les conditions de travail.

Dans le plan prévu de création du groupe Evidian au 1er juillet 2023, quelles sont les conditions de naissance ?

  • Le prévisionnel prévoit un CA en augmentation de 40% de 2022 à 2026 et une marge brute qui doit progresser de 30 à 80%, est-ce bien réaliste ?
  • Près de 400 M€ d’emprunts sont prévus afin d’atteindre les objectifs d’automatisation, d’industrialisation et d’offshorisation et de reconversion vers l’IA et le cloud. Comment la direction peut-elle soutenir qu’il n’y aura pas d’impacts sur l’emploi ?
  • Le groupe Evidian est hybride entre BDS convoité et Digital plus classique. Sur ce dernier segment, Atos n’a pas de différenciant et fait face à une concurrence mieux armée.
  • Il existe un risque d’éloignement des besoins clients et une capacité limitée pour les grands projets internationaux du fait du retour à la régionalisation.
  • Le risque d’une attention exagérément ciblée sur la profitabilité au détriment des investissements de développement, d’autant qu’Evidian aura à charge la dette de 1,4 Mds € du projet de scission. On peut déjà envisager la pression sur les salariés pour répondre à des paramètres lourds d’endettement…
  • En points positifs, une position axée sur l’expertise quant aux activités cybersécurité et supercalculateurs.
  • Et en épée de Damoclès le risque de prédation : vente, OPA hostile ou amicale, découpages possibles de ce futur groupe qui ne semble pas avoir d’avenir en autonomie !

Les fonds baptismaux sont sous avis de tempête. L’exigence de remboursements des emprunts et les recettes éculées de l’offshorisation font peser sur l’emploi et les salaires des alertes maximales. Les salariés doivent se mobiliser contre la dégradation prévue des conditions de travail et faire entendre raison à une direction déconnectée des réalités de production et obnubilée par la finance !