Avec près de 30 millions de travailleurs, notre pays n’a jamais compté autant de salariés qu’aujourd’hui. Mais les attaques ré- pétées du patronat et du gouvernement, les réorganisations et les externalisations massives, ont provoqué leur éparpillement dans une multitude de PME/TPE, avec des statuts très divers. Dans le même temps, la part des Ictam (ingénieurs, cadres, techniciens, agents de maîtrise) a fortement progressé pour atteindre près de 50 % du salariat. Comment la CGT, dans ce contexte favorable à la montée de l’individualisme, peut-elle permettre le développement de solidarités, la construction de revendications collectives et l’organisation de luttes gagnantes ? Comment peut-elle agir sur les spécificités pour construire le rapport de force avec l’en- semble des catégories de salariés ? Quels sont les obstacles à dépasser et les leviers à activer ?
Alors que nous connaissons nombre de luttes gagnantes dans les entreprises, ser- vices ou professions, et que nous avons su construire des mobilisations interprofessionnelles, nous butons encore sur notre capacité à les élargir et les généraliser. Il nous faut donc débattre de notre stratégie dans son ensemble. Le document d’orientation interrogera quelques problématiques essentielles : le développement de la culture du débat avec les travailleurs, dans leur diversité, et l’opinion publique ; l’enjeu des élections professionnelles ; la construction des revendications à partir des réalités du travail et des préoccupations exprimées ; la valorisation des résistances et l’accompagnement des luttes ; l’impulsion d’une dynamique de conquêtes sociales ; la réflexion sur nos formes de luttes, sur leur élargissement, sur le cadre unitaire syndical et sur notre travail avec le monde associatif et politique ; le développement des convergences entre secteurs professionnels, entre territoires, et du local à l’international.