Alors que l’on s’atermoie régulièrement sur  les nombreuses, couteuses et inefficaces couches managériales chez Atos, pour une fois, une idée a fait son chemin dans ce dédale, et quelle idée ! Nous l’avions soulevé dans un tract précédent, le message de « construction » d’Eviden est plus qu’ambigüe, si ce n’est insultant. La question de la construction d’une pseudo-start-up de 5000 personnes a été souvent posée, entre autre par le prisme de la rémunération complètement décalée avec l’objectif de construire une structure d’excellence faite d’experts. C’est là que l’idée lumineuse a ruisselé du sommet au plancher : « tu veux une augmentation ? Pars et reviens dans deux ans on sera content de te reprendre ! ».

Et bien oui, c’est ce que l’on a entendu récemment lors des inutiles et stériles entretiens semestriels. Bien évidemment, le ruissellement lorsqu’il arrive tout en bas s’est transformé en crue et fait fi de toute mesure, déborde et salit. De fait, ce message se répand, sans aucune prise en compte du résultat d’une célèbre notation sur six. « Va, vit et revient », le revient semblant, lui, modulable en particulier par rapport à l’âge.

Une chanson ne dit-elle pas « dites moi qu’elle est partie pour un autre que moi mais pas à cause de moi » ? Mesdames et messieurs les dirigeants, les départs que vous déplorez sont dus à vos messages !

Vous citez régulièrement, comme un gimmick bien appris, qu’EDF est un exemple de structure qui n’a pas su faire le ménage, vieillie et donc se porte mal à cause des gens qui s’accrochent sans plus être performants. L’état du compte en banque d’EDF, bien que partiellement privatisé, ponctionné par des dividendes débridés, puis en voie de renationalisation, n’a a priori pas grand-chose à voir avec une théorie d’improductifs qui s’accrochent. Votre propension à « sortir des sentiers battus », à « être non conformiste », à « créer une valeur », se transforme en conformisme économique soudain, lorsqu’il s’agit de justifier votre propos avec un « c’est comme ça que ça marche dans notre secteur ».

Ne vous en déplaise, le vent anxiogène que ferait souffler la CGT est un constat largement partagé par tous les salariés. Ce sont vos propos, vos choix et votre (non) gestion qui font partir les gens. Après la distribution des autocollants Eviden, on nous dit allez-vous en ! On ne doit pas avoir le même dictionnaire pour traduire vos mantras « #growtogether » et « #daretotry »…