Résultat 2023 Eviden : « Dormez en paix, bonnes gens ! Le guet veille ! »
« Dormez, bonnes gens ! » : C’est la clameur que poussait la milice de Paris au Moyen Age dans ses rondes de nuit pour rassurer la population. Les bonnes gens ce sont les salariés, et le guet ; notre management de business Line !
De là à écrire que le groupe Atos vit des temps obscurs…
Donc devant vos représentants élus en Comité Social et Economique (CSE), sont présents avec une « positive attitude » les directeurs France des entités Digital, Cloud, BDS, la directrice France-Maroc, la DRH, la Direction des affaires sociales. Et aussi un directeur financier qui domine bien son sujet, avec des propos explicatifs éclairants, ce fut apprécié.
En grandes lignes :
- On est bon ! Une croissance organique de plus de 84 M€, une marge projet à 20,2 % versus 18% en 2022. Super !
- Les activités CyberServices ont une croissance à 2 chiffres, c’est chouette…
- Léger tassement pour MCS (Mission Critical Systems). Mais c’est pas mal quand même,
- Pour Digital, l’activité Worldgrid avec son client EDF est au top et on attend un beau contrat en 2024,
- Et une belle note positive : on sait que le premier trimestre 2024 sera excellent !
- La direction nous narre que l’objectif est une marge projet à 28% pour BDS et Cloud et 25% pour Digital, on y arrive doucement… Pour le plan d’actions, le management continue à travailler fortement sur les projets rouges – les effets se verront en 2024, nous dit-on –, des efforts seront encore demandés sur l’ensemble des industries en 2024, insiste-t-on !
Une belle surprise : au niveau des grands comptes, le groupe s’est réorganisé en janvier 2024 pour qu’il y ait plus qu’un seul directeur commercial par client, et non une séparation – donc une concurrence ! – entre Atos et Eviden. On va dans le bon sens ! Enfin après beaucoup d’errances fort couteuses…
Finances sur les HPC : Retour vers le futur !
Les finances avec les High-Performance Computing (HPC), ce n’est pas simple !
Tout d’abord ce sont des sommes importantes, jusqu’à plusieurs centaines de millions d’euros de vente ! Mais il faut dépenser (grandement) pour approvisionner les stocks de composants, et respecter ensuite les jalons de livraisons pour les paiements.
Et le tout est étalé sur plusieurs mois voire plusieurs années… De quoi faire tanguer les résultats à périodicité annuelle : quand c’est facturé, c’est une bonne nouvelle pour les finances, quand c’est en construction ça impacte la marge de par les achats de pièces… Et il y des variables exogènes non maitrisables : la conversion monétaire Euro/Dollar et aussi la hausse du prix des composants…
Chez Atos on ajoute une pincée de complexité juridique. L’usine d’Angers produit pour le monde entier. Pour certains pays à l’étranger, seule l‘entité Bull SAS peut contractualiser, ce qui implique que c’est la France qui porte le poids financier de production. Ha, un détail supplémentaire ; le coût de production incombe à Atos mais c’est Eviden qui bénéficie de la rentrée financière. Tout le bonheur de la fausse scission entre les 2 entités…
Maintenant que nous connaissons le mécanisme et les variations saisonnières des dépenses/revenus sur les supercalculateurs ; en 2022, un HPC Barcelona a été vendu mais la fabrication est facturée en 2023 pour un solde de paiement en 2024…
En vision globale c’est très positif, par contre sur les chiffres de résultats 2023, c’est négatif !