Mesdames et messieurs du conseil d’administration du groupe Atos,
Madame et messieurs les directeurs généraux du groupe Atos,
Mesdames et messieurs les actionnaires du groupe Atos,
Mesdames et messieurs les décideurs politiques,
110 000 salariés du groupe Atos, dont 10 000 en France sont très inquiets pour la pérennité de leurs emplois et la survie de l’entreprise au vu de la situation critique dans laquelle vous l’avez conduite. Personne ne sait définir aujourd’hui quels sont ses fondements, il est difficile d’en espérer un avenir.
Dirigeants d’Atos, votre silence, vu la gravité de la situation, permet aux médias d’affabuler sur de multiples scénarios, même les plus improbables, alimentant l’anxiété toujours plus grande des employés.
Et lorsque vous vous exprimez, vous provoquez des conséquences qui empoisonnent le devenir du groupe.
La CGT du groupe vous demande de rendre compte.
Vous avez défini un plan de scission en juillet 2022 avec un emprunt bancaire, selon vos dires, de 1,4 milliard d’euros, l’objectif étant une entrée en bourse d’une entité nouvellement créée dénommée Eviden.
12 mois plus tard, la scission se transforme en abandon de l’opération boursière et en un nouveau projet de cession de la moitié du groupe au fonds d’investissement tchèque EPEI de M. Kretinsky. Atos a donc encore consommé un milliard d’euros pour rien, dans des opérations internes hasardeuses et contre-productives, sans aucune garantie que cette nouvelle orientation permette un redressement du groupe.
C’est malheureusement la dernière péripétie d’une longue série mêlant fuite en avant dans une croissance externe effrénée et dilapidation des richesses produites par les salariés dans des rachats d’entreprises sans stratégie pérenne. A l’aveuglement s’ajoute l’incompétence.
La CGT du groupe vous demande de rendre compte.
Des questions légitimes se posent : comment une Entreprise mondiale de Services Numérique agissant sur un secteur économique en fort développement a-t-elle pu en arriver à ce désastre ? Comment et où ont été dépensées les sommes faramineuses de restructuration ? Pourquoi s’entêter sur des plans aussi risqués pour l’avenir et établis par des « cabinets de conseil » ayant coûté des centaines de millions d’euros ?
Votre communication continue à pérorer sur une société leader sur son secteur, mais avec plus de 60% du chiffre d’affaires vendu ou à vendre en un an, vous aurez systématiquement démantelé le groupe !
Sans présager du morcellement à venir de ce qui restera d’Atos…
La CGT du groupe vous demande de rendre compte.
Les employés d’Atos doivent, eux, se soumettre deux fois par an à un entretien de performance pendant lequel sont attribuées notes et évolutions obligatoires, avec toujours plus de charge de travail imposée et de moins en moins de moyens alloués. Dirigeants d’Atos, nous connaissons le montant des primes et dividendes que vous percevez, mais quelles sont les performances qui les justifient ?
La CGT du groupe vous demande de rendre compte.
Les responsables d’équipes subissent depuis des années des restrictions drastiques des budgets d’achats pour les projets, de formation, de mobilité, générant démotivation et risques sur la qualité produite. Tout cela pour permettre une gabegie de ressources au plus haut niveau de direction Atos. Vous avez instauré un régime de peu ou pas de valorisation salariale, peu ou pas de participation et pas de partage généralisé de la valeur. Votre avidité à capter les ressources financières pour créer la croissance artificielle de l’entreprise l’a appauvrie au point de la rendre exsangue et sans crédibilité. Quel est votre projet industriel ?
La CGT du groupe vous demande de rendre compte.
Quand cesserez-vous de dissimuler des informations prépondérantes aux salariés qui créent l’essentiel de la valeur dans l’entreprise ? La CGT a initié et a œuvré pour une alerte économique le 05 septembre 2023 en Comité Social et Economique Central, la deuxième en moins de 18 mois. Vous répondez que le périmètre d’étude concernera seulement la France alors que le chaos est généralisé à l’ensemble du groupe au niveau mondial ! La CGT dénonce votre manque de respect des salariés, votre arrogance et vos agissements.
La CGT refuse ces projets mortifères de scission, cession et démantèlement ! Elle exige, avec les salariés, un engagement sur la pérennité des emplois et des droits sociaux. Le plus grand nombre ne doit pas payer les errances de gouvernance et d’éthique de quelques-uns. La CGT refuse la casse de nos emplois pour vous permettre de continuer votre jeu capitalistique. Nous ne sommes pas dupes ! Les salariés non plus !
La CGT du groupe vous demande de rendre compte