Il paraît que la direction trouve nos communications trop violentes. Sans blague ? Ce ne sont que des mots, les mots de nos syndiqués qui répondent aux faits, aux faits de ce qui se passe réellement chez Atos. Les faits de la Direction qui ont un effet direct sur la vie des salariés, sous-traitants, apprentis, stagiaires… Après tout, il n’y a pas que les clients qui ont le droit de se plaindre. La CGT est là pour défendre les droits des salariés et pour faire avancer ces droits partout où il est juste de le faire. C’est une lutte.
Et puis la Direction devrait revoir son histoire sociale. La France en a vu, de la violence en matière sociale, et de bien pire. Certes, d’aucun pense que ces époques sont révolues. Mais l’hypocrisie sociale de nos dirigeants est, elle, toujours d’actualité. Pour reprendre les mots de Jaurès, « le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclat de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé (…) Cela ne fait pas de bruit ». Une violence sourde. Ce sont eux les violents déclencheurs de cette lutte.
Pour notre part, on s’attendait, tôt ou tard, à l’émergence de nouvelles colères sociales. On peut remonter jusqu’aux grandes grèves de 1995, c’était déjà pour les retraites, et arriver plus récemment à la loi dite « Travail » et son rejet par nous tous qui a engendré déjà une répression terrible et disproportionnée. Une violence d’’Etat qui, déjà, estropie et mutile. Bon c’est vrai, une chemise de DRH a pu être arrachée et une permanence de de député a pu être murée par ci par là. D’autres colères sont alors venues, avec les « Gilets Jaunes », et plus vite qu’on ne l’aurait pensé et de là où on ne l’attendait plus. Puis ces luttes ont disparu, la violence en ayant eu raison.
Mesdames et messieurs les Directeurs-rices, vous aurez bientôt fini le boulot commencé par la loi El Khomri, et poursuivi par les ordonnances Macron pour réduire à peau de chagrin le droit du travail. Aucun alinéa de ces lois scélérates ne vous échappe, on dirait qu’elles ont été faites pour vous. Mais quand vous aurez effacé définitivement du paysage la représentation du personnel, il faudra bien aller causer directement avec les salariés. Pour le moment, ils sont plutôt sympas avec vous et ils ne rendent guère les coups. Ça vous encourage à pousser le bouchon. Faites attention quand même… La prochaine fois, on ne sait quelle sera la couleur des gilets ou des manches de pioches. Une chemise est bien vite arrachée.
un peu de poésie pour finir:
On dit d'un fleuve emportant tout qu'il est violent Mais on ne dit jamais rien de la violence Des rives qui l'enserrent On dit que le vent qui courbe les bouleaux est violent. Mais qu'en est-il de la tempête qui courbe les hommes qui travaillent dans les rues ? Bertolt Brecht