L’Etat français importune la gouvernance et les banques !
Incroyable posture que celle de notre direction :
- D’un côté, le groupe en France est la référence de prestations IT auprès des services publics et parapublics, avec 70% du CA (chiffre d’affaires) réalisés pour Eviden, et 60% pour Atos.
- Et de l’autre, cette vitrine ennuie profondément la direction car elle l’expose aux interventions gouvernementales, aux enquêtes parlementaires, et au foisonnement d’articles dans la presse !
Notre PDG en comité européen l’a proclamé tout net : il faut arrêter les ingérences de l’Etat français dans la gouvernance du groupe ! (On veut bien prendre les commandes mais pas les obligations).
L’experte juridique de la direction, avec la création des nouvelles holdings bataves en rajoute : « Le périmètre souverain est regardé attentivement par l’Etat français. Même les banques n’ont pas envie de prendre des garanties sur les activités étatiques, car cela entrainerait des autorisations règlementaires lourdes à demander ».
D’où l’exclusion de Bull des holding néerlandaises !
Ce qui est étonnant, c’est qu’il y a aussi des prestations régaliennes dans d’autres pays qui – elles – ne posent pas de problème…
Car vraiment, les réglementations en France, cela semble très pénible pour les salons feutrés, confidentiels et complaisants des banques et des conseils d’administration !
Le coup du coût du hold-up de la holding !
La CGT met les pieds dans le plat : combien coûte la restructuration juridique des 2 holdings en Hollande ?
La direction se veut rassurante : « de toute façon c’est une étape obligatoire pour obtenir le 1,7 milliard de nouveau prêt. On n’a pas le choix. Le travail demandé est réalisé en partie en interne et nous nous appuyons sur un cabinet extérieur d’avocats, qui n’est pas le plus cher du marché (dixit). La direction pensait que cela pouvait coûter des millions, or, cela ne sera pas de cet ordre.
Cependant, il y a aura aussi les frais d’avocats dans toutes les juridictions concernées où il y a des filiales du groupe. »
Bref, à la fin, on ne sait toujours pas le prix de la corde qu’on tend à nos nouveaux créanciers !
Holding versus la protection des salariés en France ?
La CGT en remet une : En quoi la nouvelle structure juridique supplante-t-elle le droit français et la protection des salariés ?
L’experte juriste écarte tout risque avec conviction :
- « Si à nouveau une procédure de sauvegarde en France était nécessaire, alors cela bloquerait temporairement le remboursement des dettes et tous les créanciers seraient au même niveau. C’est donc neutre ».
- « S’il y a liquidation, en France, le « super-privilège » des salariés est maintenu pour la garantie des rémunérations. Le pack sécurité de la double holding néerlandaise ne supplante pas les lois françaises. »
A noter, la direction considère comme un super-privilège le fait que les salariés soient payés en cas de faillite !!! Les salariés apprécieront les propos apaisants concernant les plans de la gouvernance qui a démontré depuis 4 ans sa capacité à aggraver la situation !