Direction Alten : déjà le bal des faux-culs !

Les dirigeants Alten sont venus 2 fois vendre leur entreprise pour mieux acheter Worldgrid. Et dès maintenant les mensonges et tromperies se font jour :

  • La CGT a exigé la comparaison des droits sociaux entre Atos et Alten. La question est fondamentale :
    A quoi les salariés doivent ils s’attendre ?
    Les directions refusent en prétextant que cela ne servirait à rien puisque cela dépendra des négociations à venir…
    Quelle hypocrisie ! En fait il s’avère qu’Alten pratique le minimum social aligné sur la loi et la convention collective Syntec. Et dès qu’ils peuvent grâce aux accords d’entreprise rogner sur le légal, ils ne s’en privent pas… Comment cela est-il possible ? Parce qu’Alten a favorisé des syndicats pro-direction qui sont majoritaires, – composés principalement de collaborateurs finance ou support management – et qui font ce que la direction veut.

Il n’y a que 2 syndicats dont la CGT qui se consacrent à la défense des salariés en production.

  • En séance de CSE, le DRH Alten nous explique benoitement qu’il n’existe pas de Représentants de proximité dans leur entreprise. Et ajoute faussement dépité : « Ce sont les syndicats qui n’en ont pas voulu ». Mais comment une fonction de protection au plus près des salariés peut-elle être refusée par les organisations syndicales alors que soi-disant, la direction leur offre la possibilité ? C’est une duperie ; la direction avait déjà fixé la conclusion des accords et les syndicats compromis suivent la voix de leurs maitres, tout en jouant une comédie cynique entre eux, et tragique pour les salariés.

Il faut bien analyser la situation : WorldGrid dans l’Union Economique et Sociale d’Atos-Eviden bénéficie de droits conquis par des accords d’entreprise Atos-Bull provenant de près de 30 ans de négociations serrées – où la CGT a intensément œuvré -, dans un groupe en France de 11000 salariés. Que se passera-t-il avec WorldGrid dans le groupe Alten ? Les quelque 600 salariés vont devoir repartir à zéro dans un groupe qui manifestement applique le minimum social.  Et où les syndicats défendeurs d’un maintien et d’une progression des droits sociaux n’ont pas la possibilité de se faire entendre.

Nos camarades CGT Alten nous exhortent à garder nos accords Atos/Eviden tant ceux d’Alten sont moins-disants. Les salariés WorldGrid savent donc à quoi ils ont à faire et les combats de mobilisation qu’il faut mener. C’est maintenant que cela se joue. Après la vente du 1er décembre, WorldGrid commencera à être dans les mâchoires anti-sociales d’Alten…

Voici la DRH d’Alten qui entre en scène…

En ce Comité Economique et Social (CSE) extraordinaire du 05 septembre dédié au projet de cession de WorldGrid, 2 membres dirigeants d’Alten sont présents pour dialoguer avec vos représentants du personnel. Il s’agit de Mme Delphine Laffont, responsable des relations sociales et M. de Bressieux DRH. On rappelle le contexte :

  • Le groupe Atos souhaite céder l’entité WorldGrid au groupe Alten.
  • WorldGrid c’est 668 salariés principalement basés à Grenoble, et une petite partie à Aix pour une vingtaine de salariés.
  • WG est spécialisé autour du client EDF, un grand compte pour Eviden France.
  • La date effective de vente du fonds de commerce est prévue le 1er décembre.
  • Le CSE est en cours d’information-consultation pour un avis à rendre fin octobre.
  • Le CSE est accompagné du cabinet d’expertise Aliquis qui conseille les élus sur le dossier.

Ça commence fort : « Alten a bien pris en compte l’inquiétude sur les futurs statuts sociaux des salariés » et annonce comme un grand cadeau accordé : « Nous avons décidé unilatéralement de prolonger les accords sociaux Atos de 15 mois » …

Et là ça fuse de tout coté :

  • La CGT fait remarquer que c’est l’application de la loi ! Quel cadeau !!! Alten tergiverse et rétorque que la doctrine juridique n’est pas claire sur le sujet…
  • Un autre syndicat demande si les mandats de représentation du personnel disparaissent ? Alten réplique que c’est immédiat au 1er décembre.
  • Et tous vos représentants de constater que l’adverbe « unilatéralement » n’a rien d’un dialogue social !

Et ça continue dans les détails :

  • Mais alors s’il n’y a plus de représentants du personnel, comment les salariés seront-ils défendus ? « Très vite dit Alten, on organisera de nouvelles élections». Oui mais dans la période de transition ? « Il y a toujours la ligne managériale si problèmes et je suis disponible 24 h / 24 » fanfaronne le DRH.
  • Comment pouvez-vous prolonger tous les accords dont certains sont Groupe Atos ?
    « Ha ! oui, là juridiquement, ce n’est pas possible » dixit Alten.
  • Pour la couverture Prévoyance qui s’arrêtera brutalement le 1er déc., qu’est-ce qui est prévu ? Alten glose : « une étude est en cours».
  • Et qu’arrivent-ils aux procédures Atos sur les déplacements et les tickets restaurant ?
    « C’est prolongé» nous rétorque-t-on.
  • Pour les locaux de Grenoble qu’arrivera-t-il ? « On entend des rumeurs de réduction d’espaces. C’est faux nous répond-t-on. Il n’y a pas de volonté de modifier les surfaces occupées des équipes à Grenoble ».

La CGT constate que les dirigeants Alten sont d’une autre posture que ceux d’Atos. Ils croient en ce qu’ils présentent avec une certaine morgue, accompagnée de poncifs du genre « Croyez en l’intégration de WorldGrid chez Alten avec intelligence et agilité. » ou « Nous allons travailler main dans la main » …  Aussi la responsable des affaires sociales d’Alten n’a pas dit un mot en 4 heures de séance… A croire que la fonction est vidée de toute substance !

En fait la comparaison ne vaut pas, nos managers apparaissent rincés et démoralisés.
Depuis des années, il y a eu tant de stratégies qui se sont succédées – et leurs contraires suivant les soubresauts des errances de la gouvernance ! -, qu’ils sont fatalistes…
Les dirigeants Alten apparaissent dominateurs, Ils sont donc dangereux vis-à-vis des conditions salariales et de travail pour les salariés…

Tout WorldGrid occupé ? Non un petit village Avantix résiste toujours !

Dans le périmètre de rachat, il y a une vingtaine de salariés de Aix Avantix qui ont une production particulière de matériels dédiés en partie à Worldgrid.

Il est déjà prévu de les faire déménager entre Marseille et Aix. Cette équipe a besoin de machines de production de quai de déchargement, etc.
La loi a prévu que l’on peut céder une activité seulement si elle constitue une « entité économique autonome ». Cela afin d’éviter une rapide disparition des emplois sans le support de son écosystème d’affaires.

La CGT estime que l’entité économique autonome n’est pas une réalité et donc que les salariés Avantix ne peuvent être intégrés chez Alten.

 

La direction Eviden, droite dans ses bottes , évoque des études juridiques qui sont formels sur ce point ; c’est bon !

Et la CGT, pugnace, demande des preuves puisqu’elles sont existantes ! « On vous les fournira » promet la direction… On les attend toujours…

Une délibération est proposée aux voix des représentants du personnel :
Les élus du CSE Eviden sont informés-consultés sur le projet de cession des activités WorldGrid et entendent attirer l’attention de la direction sur les risques de légalité du transfert de salariés Avantix au titre de l’article 1224-1 du code du travail et envisager d’ester en justice pour contester ce point. Pour ces raisons, les élus du CSE Eviden demandent à la direction de renoncer à ce transfert automatique de salariés Avantix vers le repreneur. Délibération votée à l’unanimité !

Une procédure juridique de cession qui court…

La direction l’a proclamé plusieurs fois : pour acter la vente, Il ne manque que l’accord des organismes de régulation financière et l’avis des représentants du personnel du CSE.
Pour ce dernier, le délai fixé par la loi est de 3 mois. La consultation fut lancée le 18 juillet donc l’avis – qui est non bloquant – du CSE est à rendre fin octobre.
Dans la période imposée, le mois d’aout est inclus et il ne s’y est rien passé… Ce qui fait que les documents d’études que doivent Atos et Alten ne sont pas encore parvenus en grande majorité aux élus et à leurs experts. « Nous allons vous les communiquer » récite notre direction… Ce n’est pas comme si on était contraint par le temps… N’est-ce pas méprisant pour les salariés et leurs représentants ?

Un autre moment révoltant que la CGT a souligné. En CSE de juillet, le vice-président d’Alten nous montrait des feuilles contenant l’ébauche de comparaison entre les accords sociaux d’Alten et d’Atos. Il ajoutait : « on ne voit pas de problème particulier ». A la demande CGT de communication de ce document, il a été annoncé qu’il fallait le finaliser. On a bonne mémoire, on redemande le fameux tableau. Il est d’importance, il visualiserait si les salariés Worldgrid perdent des droits sociaux.

La posture des directions fut répulsive : « c’est un document de travail, il ne sera pas diffusé ». La CGT insiste ! « Ce document n’est pas utile » campe les directeurs. Alors, pourquoi a-t-il été créé ?

Bon, le DRH Alten, en opération de séduction, tente tout de même la pédagogie : « Les accords Alten n’ont pas de signification, vos accords Atos perdureront 15 mois, et ce sont les nouveaux représentants du personnel qui négocieront les droits sociaux dans l’entreprise ».
La CGT rebondit : « Donc autant nous communiquer ce tableau qui résume les accords Alten !». « Ha mais cela ne vaudra pas, dit le DRH, car on verra la conclusion des négociations qui pourrait être différente de l’existant actuel chez Alten ».

Une hypothèse : donc le futur des droits des salariés de WorldGrid après 15 mois pourrait être  inférieur aux accords Alten actuels qui sont déjà au plus bas !!!

Pour paraphraser un auteur classique qui évoquait l’offrande du cheval de Troie : « je me méfies des repreneurs même chargés de cadeaux ! »

Toute comparaison serait fortuite…

La CGT met les pieds dans le plat : elle interpelle la direction Alten sur sa forte croissance ces dernières années.

Le repreneur se présente comme une société qui est passée de 5000 à 61000 salariés en 20 ans, grâce à une forte croissance externe d’achat de sociétés. Cela présente la même configuration que le gonflement artificiel d’Atos et on constate à quelle situation cela mène !!!

En réponse, le DRH d’Alten impassible argumente que les acquisitions sont des petites sociétés de 200 à 600 personnes et que sur des activités complémentaires. Et tient à peu près ce discours : « Alten n’a pas de dettes, est prudent, et le capital est à 70% flottant avec un président fondateur qui possède quelque 15% des actions. »

Et la CGT de conclure : On espère que cela durera !

Personnel en transit
Il existe 13 salariés de fonction support (commerce, finance, management ; RH) impactés par la cession de WorldGrid. Quel est le plan de la direction ?

Il y aura une première phase volontaire de transfert des sociétés Atos vers WorldGrid.
Et ensuite une deuxième phase transféra de plein droit les personnels de WorldGrid vers Alten.

Ce sont des voyages en plusieurs escales… Pourvu que la destination finale soit sympathique…