Le discours de la direction

  • Accord trouvé avec les 30 créanciers du groupe
  • Il reste à finaliser pour un jugement en oct.
  • Les échéances sont reportées à 2029
  • Atos contracte un nouvel emprunt : 1,6 Milliards
  • C’est la sortie de la crise critique du cash
  • Pour calendrier :
  • Nov. 2024 : accord final et jugement au tribunal
  • Déc. 2024 : vente de WorldGrid à Alten
  • Juin 2025 : vente BDS Etatique si prix exigé
  • 2026—28 : remontée possible de la marge
  • 2026—28 : amélioration agence notation S&P
  • 2029 : remboursement Emprunts + Intérêts
Analyse CGT

  • Le groupe est toujours en procédure judiciaire
  • Le groupe n’a pas de projet industriel
  • Des risques élevés sur hypothèses multiples :
  • accord à finaliser avec l’ensemble des créanciers
  • jugement favorable du tribunal de commerce
  • la part belle aux créanciers & fonds vautours
  • des cessions qui vont continuer
  • une remontée de marge au doigt mouillé
  • des sur-pressions sur salariés pour la marge
  • des pressions sur infrastructure et R&D
  • Le même mur de dette repoussé à 2029…
  • Et une augmentation des emprunts !

Agence de notation : de quoi parle-t-on ?

  • Les agences de notation entendent noter (sic) le risque de défaut de paiement des sociétés ou États
  • Les intérêts des emprunts sont indexés sur cette note
  • En 2020, avec une note BBB par Standard & Poor’s (SP), les taux d’intérêt d’Atos étaient de 1 à 3 %
  • En 2023, Atos a payé 289 Millions € d’intérêt …
  • Juillet 2024, avec SD, les taux sont entre 9 et 15 %
  • Si la note monte, cela permet d’emprunter moins cher
Analyse CGT

  • Nous considérons ce système d’entre-soi obsolète, arbitraire, délétère et bien éloigné de la réalité
  • La direction s’obstine dans une stratégie « d’amélioration de la note », loin de propositions concrètes, que la CGT a fait et maintient !
  • La direction ne se prononce pas sur les intérêts 2025—2029
  • Ne devraient-ils pas se concentrer sur le réel : confiance des clients, confiance des fournisseurs
Le discours de la direction

L’ambition semble ne pas changer : retrouver la marge de 2019 en … 2029. Et le business plan suit la logique et est « stable » depuis le projet de scission Atos-Eviden (par ailleurs éteint par les canicules estivales). Il s’agit de gagner 2pts de marge par an, en usant des recettes suivantes : junioriser, offshoriser, augmenter les marges par tous les moyens, faire plus d’économies de fonctionnement, activer fortement la GenIA (Intelligence Artificielle Générative).

Crédo suivi au pied de la lettre dans cette une communication de la direction Eviden en Juillet « Nous allons mettre plus d’humain dans nos process RH via l’IA ».

Analyse CGT

  • Atos joue sur l’échelle de temps : il repousse la dette mais ne résout pas le problème qui est
    une errance de gouvernance & de finance
  • A quoi sert encore plus de pression sur les salariés du bas pour une gabegie financière en haut ?
  • Cela fait maintenant 20 ans que le groupe serre la vis sur les salaires, la formation, la R&D, les structure sites… On voit les résultats !
  • Le nouveau graal c’est l’IA. On verra les dégâts !
  • Les hypothèses de marge sont très fragiles et corrélées au Chiffre d’affaire malmené avec la réputation de non-viabilité d’Atos…

Les chiffres réels tels quels

  • Effectif : sous l’effet des restructurations, les effectifs totaux du groupe ont chuté de -15 657 salariés en 2023, soit -14%
  • Résultat net : Atos affiche une perte de 3 Mds € en 2023, et 1,9 Mds à mi – 2024
  • Endettement : Depuis 2021, le groupe emprunte chaque année, 1,7 Mds* € sans parvenir à se désendetter
  • Valeur : dépréciation de Goodwill atteignant -60% de la valeur initiale) : – 1,3 Mds € (01/2022) ….- 2,2 Mds € (01/2024) … – 1,5 Mds € (07/2024)
  • Ventes : Depuis 2022, des actifs valorisés à 700 M€ ont été vendus pour 416 M€ ! En sus, fin 2024, WorldGrid sera cédé à Alten pour 270 M€
  • Folie : Près de 1 Mds € englouti dans le projet avorté de scission. A la clé, dégradation du fonctionnement interne du groupe et machine arrière

  • Focus Secteur public France : 75 % du chiffre d’affaire d’Eviden est dans le secteur public.  Pour TechFundations il est estimé à 40%. Et cela sans compter les clients parapublics et autres institutions. Nous restons un acteur fondamental des services de souveraineté numérique pour la Nation.

Finalement, quelle est la dette actuelle du groupe ?

Des questions primordiales reste à ce jour en      suspens. Quel va être l’effet de l’accord avec les créanciers ? Quelle sera la dette à horizon 2029 ?

La direction proclame à qui veut bien l’entendre que la restructuration écrase la dette de 2024 de 30 % et que « Atos est sauvé » … Ce qui est moins dit, c’est que les créanciers s’appropriant le capital d’Atos, de facto l’entreprise leur appartient. Les nouveaux emprunts arrivent associés à une forte augmentation des intérêts et en 2029, la situation d’endettement du groupe sera pire que celui d’aujourd’hui !

Au final, la projection en 2029, incite à penser que la dette ne sera écrasée que de 15 %. Et la possession de l’entreprise en plus au passage… Faut-il s’étonner qu’un PDG Atos banquier de métier soit solidaire de son milieu ?

Les déterminations CGT

  • La stratégie– faut-il employer ce mot ! – du groupe ne rassure pas sur la pérennité des emplois des 10 000 salariés en France, ni sur la préservation de leurs droits sociaux, de leur formation, et évolutions. Le tout est malmené. Et encore plus dans la période à venir !
    C’est cela le programme qui nous attend …
  • Le scénario du pire serait une vente à la découpe des activités suite logique du démembrement du groupe.
    Que restera-t-il du groupe quand les activités dites stratégiques seront parties ? Sous l’égide de qui ?
  • La CGT veut que l’emploi soit assurés. En premier lieu.
    Notre préoccupation est de préserver les acquis des salariés. Et pas en dernière extrémité, avec une
    société exsangue sans moyens.

Quel que soit le scénario, c’est la mobilisation des salariés qui défendra leurs emplois et droits.

Les Actions de la CGT :

La CGT est très active sur les environnements de production, les risques psycho-sociaux, les pressions exercées sur les salariés via des entretiens d’insuffisance professionnelle, pratique actuellement de la direction. Il est hors de question que les grandes manœuvres prétentieuses et emphatiques de la direction viennent occulter le quotidien de nos conditions de travail !

La CGT considère que la solution pour Atos est de ne plus s’en remettre à une gouvernance en faillite. La CGT est la seule organisation syndicale à avoir refuser, dès son origine, une scission mortifère et a oeuvré au niveau des politiques pour une réorganisation financière et managériale. La CGT a été un grand contributeur à la mission d’enquête du Sénat en avril 2024 et a interpellé concrètement l’ancien gouvernement pour aider Atos.

Les acteurs industriels s’étant désistés les uns après les autres, nous sommes maintenant dans les mains de fonds spéculatifs financiers qui renforcent le risque de démantèlement. On ne peut que, de nouveau, se tourner vers l’Etat pour prendre des décisions structurantes afin de supporter nos métiers dont dépend la souveraineté numérique de la nation.