Dans la presse, Atos s’affiche au palmarès des entreprises qui recrute en 2022, au quarantième rang exactement. Sont prévus 2500 recrutements à venir dont 2400 cadres, pour un effectif 2021 annoncé de 12000 salariés. Il nous semblait que l’Union Economique et Sociale France en comptait 9666 au 31/12/2021, 20% de salariés en écart, cela semble une peccadille pour la direction….

Quoi qu’il en soit, cette croissance autoproclamée de l’entreprise est-elle vraiment une embellie ? En 2021, malgré 1154 nouveaux entrants, Atos finit l’année avec un solde négatif de 449 salariés. C’est qu’Atos ne peut contrer le flux de départ, sûrement en regard des mirifiques conditions de partage des plus-values de l’entreprise… Etonnant non ?

Que dire des primes pour la cooptation ? L’identification de nouveaux entrants est assurée par les salariés eux-mêmes ! Avec les coupes sombres dans la fonction RH, quand elle n’est pas déportée en Bulgarie, Atos est maintenant obligée de recruter des recruteurs !

Mais surtout, la CGT n’oublie pas la menace édictée et confirmée par la direction : 20% des effectifs sont considérés comme inadéquats vis-à-vis des métiers dit stratégiques. L’éjection des salariés a commencé avec le projet ARAL en octobre 2021, suspendu temporairement après la longue grève des collègues concernés. « Pas de départs contraints ! » C’est ce que répètent actuellement la presse et nos dirigeants. Eléments de langage poli et policé, mais analysons les mots : il y aura bien des départs ! La CGT soutient que les salariés ne sont pas là pour payer les errances et erreurs de la direction ! Les projets de cessions d’activité et d’externalisation sont toujours d’actualité, nous sommes et resterons totalement mobilisés contre ces mauvais coups portés à nos collègues !

Atos a inventé le ruissellement à l’envers ; les salariés subventionnent des centaines de managers à très
haut salaire porteurs d’idées lumineuses comme Spring et autres baratins… Pour masquer leur incapacité à gérer correctement l’entreprise, les hauts dirigeants d’Atos ont cherché sans cesse à réduire les coûts, à baisser les effectifs (-25% en 6 ans en France !) et à augmenter la pression sur les productions. Et là, le nouveau DG vient nous parler de motivation ! Mobilisateur, à condition d’apporter des preuves de changements, comme présenter un nouveau mode de partage dans l’entreprise, au lieu de prévoir de virer 2000 salariés dont il a été décidé qu’il n’était pas « assez » rentables…

Quelles seront les méthodes employées ? Sans être devin il est facile de dessiner la palette, entre les ruptures conventionnelles, les externalisations (les enseignements passés sur nos services cédés, maintenance, formation, paye… montrent la dureté du système pour les salariés), et les départs à la retraite (l’effet baby boom se transforme en papy boom, 25% des salariés d’Atos sont éligibles à la retraite dans les 5 ans).

Enfin les démissions : la mise au placard ou autre mesquinerie – qui ne se pratique jamais, mais qu’on trouve partout – avec les risques psycho-sociaux inhérents, et où, désabusé, épuisé, acculé, le salarié rend son tablier. Cela touche toutes les populations, millefeuille de couches de management compris !

Et pour ceux qui resteront, 20% de charges en plus pourraient compenser les 20% d’effectifs en moins. Les salariés et la CGT attendent rapidement des gestes forts de la nouvelle direction, particulièrement sur nos conditions de travail et nos rémunérations.