Quelles sont vos responsabilités syndicales ?

Depuis bientôt 6 mois, je suis à 50 % en activité syndicale au sein d’Atos et je suis détachée à 50 % à la CGT UGICT.

Au sein d’Atos, je suis élue au CSE Atos France, membre du Comité groupe, DS principale et membre de la commission exécutive du syndicat Atos/Bull. Par ailleurs, je fais aussi partie des collectifs femme/mixité et formation syndicale.

Dans le cadre de mon détachement à l’UGICT, je travaille sur trois sujets :

  • Le déploiement de la commission départementale 75 (CD75),
  • Les violences sexistes et sexuelles,
  • La formation

Je fais partie du groupe de travail femme-mixité.

À l’UD de Paris, je suis membre de la Commission Exécutive et du bureau. Mon rôle est de déployer la CD75.

À quel moment dans votre vie avez-vous pris conscience des inégalités entre les femmes et les hommes et du sexisme ordinaire ?

Trois situations m’ont particulièrement marquée :

  • La première fois, j’en ai pris conscience à la naissance de mon frère. À l’instant même de sa naissance, ma sœur et moi- même sommes passées au second plan.

 

  • La deuxième fois, ce fut lors de mon orientation scolaire en fin de J’étais une fille, bonne en mathématiques, donc la logique du conseiller d’orientation était la voie du CAP comptable parce que les lycées techniques étaient une orientation plus pour les garçons. Je me suis rebellée et ainsi j’ai pu accéder au lycée technique qui me permettait de découvrir des métiers différents de la voie générale.

 

  • La troisième fois, ce fut lors de ma décision avec un collègue de partir de chez Cap Gemini notamment pour pouvoir faire un saut de rémunération. En termes d’expérience, nous avions les mêmes, en revanche j’avais eu mon BTS et lui non. Nous avons passé à une semaine d’intervalle notre entretien dans cette entreprise. Il nous a été proposé un contrat de travail en CDI, avec quelques différences non négligeables, pour lui, un salaire 18 % plus élevé et un statut cadre et moi un salaire moindre et un statut agent de maitrise. En sachant cela, je suis allée renégocier et le mieux que j’ai eu, c’est 18 % d’augmentation au bout de 6 mois et de passer cadre dans l’année.

Pourquoi avoir été attirée par le domaine de l’égalité homme/femme ?

J’ai pris conscience que malgré les avancées, les inégalités perduraient. En intégrant la CGT, j’ai appris l’existence du collectif femme/mixité et avec une camarade, nous avons participé à 2 journées organisées à la confédération sur le 8 mars.

Encore plus convaincue, à la suite de cela, j’ai proposé au sein du syndicat Atos/Bull de créer un collectif femme mixité. Nous essayons depuis 5 ans environ de créer des actions pour le 8 mars, comme a minima la distribution de tracts, la mise à disposition des foulards ou la création de ruban violet que nous avons réussi à faire porter par la direction. Par la suite, nous avons utilisé le Violentometre pour permettre aux femmes de se positionner dans leur vie professionnelle sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) au travail. Le but était que les per- sonnes se l’approprient, l’utilisent comme outil pédagogique autour d’elles, avec des amis pour voir si chacun s’interroge sur son comportement.

Pour ma part, le Violentometre a été un outil qui m’a permis de voir que le sujet égalité Femme-Homme ne se limitait pas au sein de l’entreprise uniquement à la notion de poste ou de salaire, mais aussi portait sur des comportements ancrés depuis des siècles dans une culture patriarcale. La seule manière que je voyais pour agir était de me former sur le sujet via les formations internes de la CGT.

Je dirais que les inégalités femmes-hommes au travail et les violences sexistes et sexuelles sont comme un iceberg, nous n’en voyons souvent que la partie visible, comme celle des améliorations que nous avons de- puis plus de 50 ans, mais peu la partie cachée dont les violences et le risque de voir nos droits reculer.

En quoi consiste le collectif Femme Mixité au sein de l’UGICT ?

Le collectif Femme-Mixité au sein de l’UGICT-CGT a été mis en place après le dernier congrès de novembre 2021. Lors de ce congrès, l’UGICT-CGT s’est engagée dans le déploiement d’actions de prévention des violences sexistes et sexuelles sur les lieux de travail et d’accompagnement des victimes. Actuellement, le collectif est composé d’une douzaine de personnes.

Le collectif œuvre sur 3 axes :

  • L’impact de la réforme des retraites sur les ICTAM (1).
  • Des actions fortes comme le chèque de5.5 milliards déposé par la CGT et le collectif féministe « NousToutes » devant l’Assemblée nationale(2).
  • Le projet d’organisation nationale pour la Lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail, dont voici quelques-unes des étapes clés :
    • Un kit comprenant le Violentometre, une brochure « mes droits », des affiches, la liste des formations, …
    • Une heure d’information syndicale annuelle autour des VSS,
    • La création d’une formation VSS proposée par l’UGICT à destination des ICTAM,
    • Des formations référentes spécifiques UGICT,
    • La création d’un réseau de référentes VSS en entreprise,
    • Un guide UGICT de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail,
    • Un travail autour des sujets égalité Femmes-Hommes dans le monde du travail pour les ICTAM,
    • Une formation dédiée à l’égalité Femme-Homme à l’université du travail de Strasbourg.

Le site(3) de référence sur le sujet est alimenté par le travail du collectif confédéral femme-mixité et de celui de l’UGICT.

Quels sont les moyens en entreprise pour lutter contre les inégalités H-F ?

Dans l’entreprise, la loi ne donnant pas des directives suffisamment contraignantes, la CGT et son UGICT se sont emparés du sujet et proposent un certain nombre de repères revendicatifs, des formations et des cadres de lutte comme la grève féministe proposée à l’occasion du 8 mars et le 25 novembre la journée contre la violence faite aux femmes.