Les temps sont durs pour la « start up nation », le modèle tant vanté ne fonctionne pas. Débordé par les évènements (inflation, mouvements sociaux, sécheresse et inondation, crise du logement, conflits armés…), rattrapé par les « affaires » (Dupont Moretti, Oudéa-Castéra, Dati…) et surtout menacé à la veille d’élections par un parti xénophobe, l’apôtre du « en même temps » recycle les références nationalistes, bascule dangereusement du côté droit au risque de précipiter l’ensemble de la société dans une crise délétère.
Pour masquer un discours exsangue, les contestations croissantes et les mauvais bilans des rapports sociaux, le gouvernement adopte un ton et des pratiques autoritaristes, développe des idées et éléments de langage hérités du discours de l’extrême droite. Que penser par exemple du ripolinage de pôle emploi en France Travail ? Comme un aveu d’impuissance, ces postures obsolètes et simplistes masquent mal la colère qui gronde et ne proposent aucune solution aux maux identifiés depuis longtemps. Stigmatisation des étrangers en situation de détresse sur le sol national, service public au bord de l’implosion, inflation pénalisant les plus fragiles, explosion du coût de l’énergie, recul des libertés individuelles et collectives, des droits des salariés et de leurs représentants…Alors que « en même temps » le gouvernement voile les puissants d’un drap d’impunité, organise sciemment les cadeaux fiscaux aux nantis du CAC40, théorise la « smicardisation » des salariés qui se voient éloignés du partage des fruits de leur travail alors qu’ils sont les premiers contributeurs nets à la richesse.
Les industries d’armements engrangent des bénéfices gigantesque grâce à nos impôts, au détriment de la santé, de l’éducation, de la justice. Les bruits de bottes donnent mal à la tête et nos dirigeants impuissants ont abandonné l’idée de la paix au bénéfice de la militarisation de nos esprits et de la promotion du bellicisme, infusées en continue sur les chaines d’information à la main de milliardaires cyniques. Des inondations jamais décrites au nord de la France et leurs conséquences dramatiques sur le quotidien des habitants fragilisés nous rappellent que les effets du réchauffement climatique ne sont plus réservés aux populations des continents émergents.
La jeunesse du duo formé avec Attal ne doit pas masquer la décrépitude des analyses gouvernementales orientées, datées, et des solutions mortifères en totale opposition avec l’idée d’une société progressiste, sociale et écologique.
Pour la CGT l’analyse n’est pas nouvelle, ce sont toujours les mêmes recettes : on oppose les diverses composantes de la population, on crée un écran de fumée dans le but de sauvegarder une caste. Rien ne changera tant que l’on n’aura pas remis en cause le capitalisme prédateur dans sa version libéralisme économique qui ne fait qu’exploiter les salariés, fracture nos humanités, et ruine notre environnement au profit d’une oligarchie de nantis.
Cette remise en cause doit être collective, elle commence avec les salariés dans nos lieux de travail.
Car si nous contrarions le rythme de la production c’est tout l’édifice qui vacillera obligeant ainsi nos décideurs à prendre en compte nos revendications légitimes.