Ce projet de cession issue d’un projet de scission lié à de sévères dépréciations, mérite explications ! Après l’annonce flash du conseil d’administration du 1er août, les élus CGT ont posé plus de 200 questions à la direction sur le projet de vente de TFCo, représentant la moitié du groupe, à EPEI. Les réponses nous ont été délivrées dans un splendide exercice de style, jugez-en :

  • « Le plan de cession est une adaptation du projet de scission, pas un nouveau plan » (sic !) »
  • « La cession à EPEI est la continuité de la scission dont l’objectif était l’introduction en bourse d’Eviden qui est abandonnée (re-sic !)»,
  • « Il n’y a pas de changement des règles appliquées en finance entre la scission et la cession »,
  • « Comme pour la scission, la cession comporte les mêmes accords de licences croisées, de sous-location, de sous-traitance et de services transitoires entre le groupe Eviden et le groupe Atos/EPEI pour assurer la continuité des activités et des opérations après l’achèvement de la séparation (mensonge !) »,
  • « Les accords avec les partenaires des 2 groupes ne sont pas modifiés (re-mensonge) »,
  • « L’élargissement du programme de cessions permettra de renforcer la structure financière d’Eviden (est-ce une blague ?) »,
  • « TFCo n’étant plus cotée en bourse, pourra évoluer dans un environnement plus propice à sa réorganisation »,
  • « TFCo. a vocation à vendre du multicloud transverse horizontal et Eviden se concentre sur le cloud public à travers une approche verticale (heu…, c’est-à-dire ?) »,
  • « sur nos 7000 contrats clients, il ne reste que 7 à répartir entre Eviden et Tech F. en discussion avec nos clients »,
  • « Il y aura un maintien de liens privilégiés entre les 2 futurs groupes pour les embauches possibles (comment ?) »,
  • « Pour les implantations et organisations des sites, ce qui est prévu dans la scission se maintient sans modification et sans coût supplémentaire  dans la cession (tout simplement impossible !) »,
  • « Les centres off-shore ont été partagés entre TFCo et Eviden, et donc… il n’y aura pas d’évolution »,
  • « Les « centaines de millions d’euros » mentionnées dans la presse pour des conseils & expertises sont inexactes. Les honoraires versés à l’ensemble des conseils travaillant sur la vente envisagée sont conformes aux pratiques du marché (une escroquerie générale, c’est ça ?) »,
  • « EPEI a indiqué que l’acquisition de TFCo représente une excellente occasion d’investir dans des services informatiques à grande échelle et de soutenir le secteur d’activité. EPEI fait confiance aux employés, à la direction actuelle et à son DG pour mettre leur vaste expérience au service des clients »,
  • « Atos SE (renommé Eviden SE) serait associé à un mécanisme de partage de la valeur de TFCo., qui lui permettrait, sous certaines conditions, d’obtenir une quote-part des bénéfices liés à la performance de TF ou en cas d’événement de liquidité. Les paramètres spécifiques, indicateurs clés de performance (et les échéances sont confidentiels (usine à gaz obscure… et donc invérifiable) »,
  • « A la valeur boursière d’Eviden, en ajoutant la dette résiduelle d’Eviden pro forma de cette opération, de l’augmentation de capital de 900 M€, ainsi que du plan de cessions additionnelles, la valeur d’entreprise d’Eviden est en ligne avec ce qui était attendu en entrée en Bourse d’Eviden (langue de bois et co !) »,
  • « Le tableau actualisé de désendettement du groupe Eviden en corrélation avec les marges prévues, et le résultat attendu sur les 3 prochaines années n’est pas une information publique (circulez, rien à voir )»

D’après le peu d’informations que veut bien diffuser Atos en interne devant les représentants du personnel, tout bouge mais rien ne change ! Et le reste est confidentiel ! Si ce n’est pas de l’entrave à l’exercice de la représentation du personnel, c’est au moins un total mépris !

Fin octobre auront lieu les restitutions des expertises indépendantes mandatées par le Comité Social et Economique central. Espérons que ces experts comptables auront eu d’autres interlocuteurs que la direction de la communication d’Atos !