Au regard de la situation d’Atos, la CGT a proposé aux élus du Comité Social et Economique Central de voter une alerte économique. Les résultats du premier semestre se sont avérés très décevants vis-à-vis des prévisions avec une trésorerie fortement négative et surtout une marge trop faible qui ne présage rien de bon pour l’avenir proche. A cela s’ajoute, le 1er aout,  la décision surprise et explosive annoncée par la direction de vendre la moitié de l’entreprise – TFCo – à un fond Tchèque d’investissement. Si une alerte économique est nécessaire, c’est bien dans la situation actuelle d’Atos qui est dépecé bout par bout de près des 2/3e de ses activités en 1 an !

Celle-ci est encadrée par la loi. Elle doit être précédée par un échange de questions / réponses entre représentants du personnel et la direction. Et c’est à l’issue de cet exercice, que les élus s’estiment suffisamment informés – ou pas. Le 5 septembre a eu lieu la réunion extraordinaire pour le vote de l’alerte économique. Etaient présents le directeur de la GBU Europe du sud et le directeur financier. La direction a rappelé que le périmètre des élus est la France et pas le groupe, remarque juridique juste, même si le siège social est bien situé à Bezons. Cependant où peut-on questionner les résultats d’entreprise au niveau monde ? « Cela n’existe pas, voyez les communiqués de presse du groupe ! » C’est rassurant…

Pour la France donc, tout va bien , dixit la direction ! C’est ça qui est merveilleux chez Atos, les comptes se transforment en conte. La prise de commande est aux objectifs (« on aurait pu faire mieux mais c’est déjà bien »), Eviden a une activité dynamique en général et TFCo surperforme (?). On signe de belles affaires, de belles performances en secteur public, défense et santé. Les marges projets ne sont pas à la cible mais sont néanmoins à 2 chiffres. Cependant la marge opérationnelle reste faible. La direction insiste : les perspectives sont encourageantes, les affaires signées auront des impacts de trésorerie dans un trimestre, les jours de congés seront moins importants au second semestre, et on recalcule bien les dépréciations…

Il y a les questions qui piquent un peu :

«Où passe l’argent ? C’est la faute au cloud public qui arrive en masse et rend caduque le redressement de TFCO » Des signatures de contrats qui s’avèrent couteux, et le client Siemens qui nous a quitté…

« Eviden sera-t-il en mesure de rembourser la totalité de la dette du groupe Atos ? » la réponse est franche : il y a des incertitudes…

Le tout reste positif tout de même. Mais pourquoi donc les représentants du personnel souhaiteraient une alerte économique, qui de plus, impactera la réputation d’Atos ? Réponse directe : les élus votent ensemble l’alerte hormis 1 voix… Nous précisons que la direction ne vote pas !

Peut-être que trop de tromperies et duperies poussent vos représentants à douter de la sincérité de ce qui est communiqué… Des experts-comptables indépendants mandatés par le CSEC pourront peut-être démêler l’écheveau de la situation catastrophique d’Atos…