Reconnaissons à la direction générale le mérite de venir s’expliquer régulièrement au Comité Social et Economique. Donc en séance, la DRH, le directeur Europe du sud Eviden et sa future remplaçante sont là…

C’est chaud après l’annonce brutale du retrait d’Airbus… La parole est à la direction :

  • Nous avons appris dans la nuit la fin des discussions avec Airbus. Atos ne s’y attendait pas. La réunion de clôture de la due diligence s’est terminée mi-mars avec une promesse formelle d’offre d’achat de BDS. On avait même commencé en toute confiance à prévoir des réunions futures de transfert.
  • Il a fallu réagir très vite : d’où le communiqué de presse Atos du 19 mars qui informe de la situation.
  • Cela a donc décalé la publication des comptes car celle-ci doit s’accompagner d’objectifs et de perspectives. Le retrait d’Airbus nécessite de repenser les stratégies.
  • L’achoppement vient probablement de l’activité HPC, sujet stratégique pour l’Etat mais éloigné du business model d’Airbus, particulièrement Airbus Allemagne qui était réticent. HPC à des grands atouts mais nécessite de forts investissements en R&D sur un temps long. HPC c’est aussi 1/3e du Chiffres d’affaires de BDS.
  • Les comptes 2023 ne sont pas reportés sine die comme on a pu le lire dans la presse, ce n’est qu’une question de jours.
  • Il faut bien dire aux salariés que le groupe est sur une marge opérationnelle positive, avec une croissance forte en Europe du sud. Le problème réside sur les échéances à court et moyen terme de remboursements des prêts, avec surtout 1 milliard d’euros à rembourser en janvier 2025. Il faut que nous apportions des solutions à nos investisseurs sur ces échéances. Il faut rester positif !
  • Aussi, le ministère des finances est pleinement mobilisé sur les activités stratégiques BDS, a suivi les échanges entre Airbus et Atos, et réfléchit à différents scenarios…

A la CGT, on est dubitatif au minimum et très inquiet au maximum : décrire Airbus comme des sagouins en affaires d’une part et nous expliquer d’autre part que les comptes 2023 ne sont pas publiés pour une question de nouvelles perspectives 2024, cela n’était-il pas pensé avant ?

Assurément chez Atos, ce ne sont pas les histoires des échecs qui sont intéressantes,
c’est ce que l’on ne nous raconte pas !