Ya IA !

2 éléments de langage reviennent dans le discours des directeurs intervenants en CSE pour réciter, sans être eux-mêmes convaincus, la nécessité du plan de licenciement :

  • « L’IA » : l’intelligence artificielle, ce credo de la stratégie du PDG doit tout résoudre : la différence technologique, l’automatisation, les coûts salariaux, et donc un profit accru ! Interpellés par la CGT, les directeurs Atos ont été incapables de produire des études, réalisations, prospectives sur les réalités de l’IA. En ignorant superbement les articles d’alerte sur la bulle IA et l’abandon des investissements par les clients en ce domaine ; trop cher et trop incertain. Mais comme dit le directeur commercial : « on ne sait pas ce que l’IA sera mais faut en être ! » C’est oublier vite la vie des salariés – et de leurs familles, licenciés par les lubies de nos dirigeants…
  • « L’agilité » : quelle ornière de pensée ! ce mot est à toutes les sauces : le commerce, la RH, la finance, les directeurs récitent ce mot en boucle ! Toujours le directeur commercial qui raconte que ses équipes iront produire en partie dans les industries et les opérationnels vont faire en partie du commerce, le tout amène donc une réduction de l’équipe commerciale ! « Faire plus avec moins », l’expression est éculée, c’est ça l’agilité pour la compréhension de nos têtes pensantes. L’intelligence naturelle de nos directeurs n’a pas l’air bien performante quand elle s’exprime ainsi !

Entre « l’agilité contorsionniste » et « On n’a pas de boule de cristal  pour les prévisions », cette direction ressemble de plus en plus aux clowns du cirque Pinder !

La technique Jivaro

La direction écrit : « il faut réagir immédiatement et alléger la structure de coûts, tout en se dotant d’une organisation opérationnelle davantage alignée avec les besoins du marché. ». Que faisait donc l’ancienne gouvernance ? Elle peignait surement la girafe ! Ces derniers années, Atos n’a
vécu que de réductions et de rétrécissements !  Mais avec la nouvelle direction, les résultats doivent être « immédiats » !  Ça sent la panique sur l’atterrissage des résultats 2025 avec ce plan de licenciement précipité et les remaniements permanents. Le Directeur France semble de plus en plus désabusé. C’est vrai que diriger une Entreprise de Service Numérique, c’est autre chose que de publier des annonces de ventes d’appartements ! Quoique, vu la tournure des évènements…

La croissance externe comme message boursier ?

C’était annoncé : le PDG a prévu des achats ciblés de start-up sur la période 2025-2028. Et cela a déjà commencé avec la société Cosmian. Ce qui n’était pas dit, c’est le plan de licenciement en parallèle ! Curieux hasard du calendrier, Atos licencie pour acheter des entreprises !  La  date couperet du plan de licenciement est fixée au 11 décembre pour le choix de salariés de quitter l’entreprise avec les dispositions en cours d’élaboration par une négociation qui a lieu avec les organisations syndicales. Eu égard à la rapacité de notre direction, pas sûr que les conditions soient correctes vis-à-vis de licenciements secs. Pour la CGT, licenciements secs ou mouillés par arrangement, c’est du pareil au même, c’est NON !

La fin du GPTW

Qu’ils vous en souviennent, le GPTW – Great Place To Work -, était un label appliqué chez Atos  de 2012 à 2023, et qui avait pour prétention de mesurer la satisfaction des salariés. Hormis le coût élevé de la certification et les actions de peinture de nos managers, on peut dire objectivement que cela n’a pas servi à grand-chose…
Donc la nouvelle direction acte la mort du GPTW – en en passant justifie des licenciements -,  et aussi en même temps la fin de la satisfaction des salariés qui n’a jamais vraiment compté…
Ha si ! La direction écrit noir sur blanc : « Les actions relatives au bien-être au travail, déjà menées par les Chefs d’établissement et responsables de sites, continueront néanmoins à être déployées ». C’est beau la démagogie exprimée ainsi…