Atos, du moins en France, est un groupe profitable nous dit-on. Mais l’entreprise agonise d’une longue maladie, d’un empoisonnement quasi criminel sous les regards d’un pouvoir politique dont l’incompétence et l’impotence ne cessent d’atterrer. Ce poison est celui d’une dette colossale, comment s’est-elle construite ?
Citons le manque de vision industrielle des dirigeants qui ont toujours su céder, lucrativement et en temps utile, actions et autres stock-options pour pantoufler. Et pérorer. Diffusant conseils et avis, faisant fi des erreurs ayant émaillé leurs carrières et du prix payé par les autres.
Citons des acquisitions coûteuses, parfois incohérentes, pour rattraper la vacuité stratégique, et ayant conduit à la vente du fleuron Worldline (très rentable) : combien de millions ? Pour quel manque à gagner ?
Citons les banques et les cabinets de conseil : combien de millions pour accompagner acquisitions, cessions mortifères et autres stratégies dont les résultats ne démontrent de pertinence que pour eux-mêmes ? Cabinets qui se positionnent maintenant pour reprendre la « flamme » IT des JO chutant des mains d’Atos !
Citons des membres du Conseil d’Administration qui surent prendre leurs jetons, voter les décisions avant de quitter le navire pour un destin national, baraterie de Capitaine, diraient certains.
Citons une valse de DG, PDG et autres postes à « responsabilités » : combien de millions pour quelques mois de prestations sur fond de divergences artistiques faute de pouvoir parler de stratégie ? Combien de millions pour une gouvernance totalement défaillante ?
Citons des réorganisations dont les noms exotiques (Spring, Matisse, Boost, …) ne cachent en rien l’inutilité et la dangerosité pour l’entreprise qui s’en est trouvée déstabilisée : combien de millions ?
Pour élargir le constat au-delà d’Atos, citons la désindustrialisation continue du pays, la perte de souveraineté dans les domaines des technologies de l’information, et l’abandon de pans entiers du régalien.
Pour finir, les responsables prennent leurs bénéfices, les salariés et les contribuables paient !