Une plénière de mars qui se termine en avril faute d’avoir pu traiter dans les temps impartis l’intégralité de son ordre du jour : la direction commence à toucher du doigt qu’il faut confier aux instances locales les sujets qui les concernent, et qu’il est urgent de faire fonctionner cette organisation sociale dont elle est signataire. Quant au projet ubuesque de réorganisation-scission-cession du groupe, s’il est toujours en panne et à la dérive, il continue pourtant à produire ses effets collatéraux désastreux.

Enfin, les salariés attendent toujours que le CSE ouvre les activités sociales et culturelles (ASC). Les élus CGT assistent, navrés et impuissants, au pataugeage de la majorité de circonstance qui a imposé tous les choix pour la mise en place de ces activités mais n’a toujours rien à proposer aux salariés.

 

Résumé des épisodes précédents : il faut toujours rembourser la dette. Suspense : le mal nommé « Conseil d’Administration », qui jusqu’ici s’est surtout fait conseiller par qui on sait à un fric fou, et qui a quand même bien mal administré, réfléchirait à plusieurs options. On n’en saura pas plus.

En conclusion de la saison 2023 : plein de points positifs, paraît-il. Amis sophistes voyez vous-même :

  • Le niveau de performance n’est pas bon… mais on progresse :
    Tech Foundations se transforme et la marge d’Eviden s’améliore.
  • Le flux de trésorerie est… moins négatif que prévu, il paraît que c’est une bonne nouvelle.
  • La séparation en deux entités est terminée. Là aussi il paraît que c’est une bonne nouvelle. Juste au moment où on envisage sérieusement de garder les deux entités dans un seul groupe ! Va comprendre…
  • Scoop du jour, la vente du groupe à la découpe n’est plus d’actualité. Grâce à quoi, plein d’options stratégiques s’offriraient maintenant au Conseil d’Administration. Que n’y a-t-on pensé plus tôt !
  • Les discussions avec les banques continuent avec un jalon majeur en juillet 2024. A suivre…
  • Les liquidités seraient suffisantes à court terme. La trésorerie, paraît-il, est bonne mais quand même, en attendant juillet, un refinancement « intermédiaire » est en cours parce qu’on ne sait jamais…
  • Et enfin : dans l’affaire TriZetto contre Syntel, on a perdu en justice mais ça coûtera moins cher que prévu !

Le résultat net est à -3.4 milliards, la faute à 2.5 milliards de dépréciations soudaines. Autant dire que jusqu’à présent le groupe survalorisait – quoi d’ailleurs ? – pour un montant de 2.5 milliards, une paille ! On a beau demander, on ne saura pas quoi valait si cher et ne vaut plus rien, et on ne saura pas non plus comment on peut se tromper autant. Il paraît que ça arrive, que c’est la vie du business, que c’est la faute au marché, et que c’est trop pas de chance. C’est surtout l’aveu – contraint et forcé – de tripatouillages financiers des années passées. L’histoire de titi la grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf ne date pas d’hier.

Les dernières tendances paraissent moins pessimistes : Tech Foundations Monde continue à afficher des résultats négatifs, mais en amélioration avec de bonnes prises de commandes.  En France, le chiffre d’affaires, en légère décroissance sur 2023, semble se redresser sur le début 2024. Premier résultat du plan d’amélioration en cours, la marge progresse de 3,4% à 4,5% (mais il faudrait atteindre une marge de 6% à 8% pour afficher une profitabilité comparable à celle de nos compétiteurs). Les formations ne sont pas stoppées, à condition toutefois qu’elles ne soient pas en présentiel car les déplacements restent interdits. Les embauches se poursuivent (environ 200 réalisées à ce jour sur un objectif de 800 pour l’année).

Les actions commerciales sont consacrées au renouvellement d’affaires du parc client existant. Malgré la situation d’Atos, « on sécurise notre fonds de commerce » dit la direction qui se félicite d’un « foisonnement » important sur les affaires en cours. En revanche, dit-elle, il ne faut pas rêver, on ne fera pas d’actions commerciales hors parc : tenter de signer de grosses affaires avec de nouveaux clients dans la période actuelle, c’est perdre son temps.