En Comité Social & Economique Eviden, le directeur Europe du Sud nous narre les causes de la situation : « Le problème d’Atos c’est l’endettement, et cela vient de loin. En 2012, on a choisi un autre modèle que celui des hyperscalers type Google et Amazon, et en 2017 notre modèle business a été dépassé. On a rattrapé notre décalage de marché par des acquisitions nombreuses de sociétés. Mais on a finalement un endettement trop élevé ».
Cependant, en octobre 2023, dans le journal La Tribune, 5 anciens membres du comité exécutif d’Atos – Charles Dehelly, Bruno Fabre, Herbie Leung, Francis Meston, Jean-Marie Simon – signent un article intitulé : « Pour qu’Atos puisse retrouver l’ambition », et qui raconte le contraire :
« Nous n’acceptons pas la diffusion de contre-vérités que les faits et les chiffres démentent : non, Atos n’a pas raté le virage du cloud puisqu’il en était devenu le leader européen. Non, Atos n’a pas raté le virage de la compétitivité et de l’internationalisation, puisqu’il comptait 42 % de l’ensemble de ses salariés en « offshore ». Non, Atos n’a pas été submergé par de prétendues dettes engendrées par ces acquisitions puisqu’en 2020 le groupe avait zéro dette nette. »
Vos représentants CGT s’interrogent sur la véracité de ces belles déclarations, d’où qu’elles viennent, et sur les causes de la catastrophe financière du groupe. Car en information-consultation sur la scission (vous vous rappelez, celle qui était censée déboucher en 2023 sur une magnifique introduction en bourse d’Eviden à 7 Milliards € !), les causes annoncées étaient :
- Force commerciale inadaptée,
- Trop de salariés dans les pays à coût élevé,
- Des contrats à perte et pas de clause de prise en compte de l’inflation .
Depuis maintenant deux ans, la direction se concentre sur ces motifs, avec pour résultat une situation financière pire qu’en 2021 et des effets délétères sur les salariés – départs en masse en France (20 % des effectifs en 2023), évolutions salariales et formations inexistantes… Mais si la situation empire, alors les causes n’étaient pas bien identifiées… Cela aurait pu être par exemple les très hauts-salaires injustifiés et les coûts dispendieux de conseils, type Mc Kinsey… Non ?
L’histoire est racontée par les survivants. Pas sûr qu’il y en ait à la fin de l’histoire d’Atos, et ce seront encore les salariés qui feront les frais des affabulations au mieux, des mensonges au pire, de ce que nous raconte notre direction…