Un dirigeant d’Atos a donné une interview dans le Stack Technology en fin d’année 2022. On y découvre quelques explications sur la situation d’Atos, explications que la CGT aurait souhaité obtenir en Comité Social et Economique Central lors de l’information-consultation sur le projet de scission, comme l’exige la loi en termes de communication loyale, complète et sincère. A croire que la presse alimentée par le management est mieux informée, ce qui en dit long vis-à-vis du respect de vos représentants et donc des salariés…Voici donc les « scoops » :

  • Les défauts majeurs d’Atos : « utilisation élevée de sous-traitants, nombre important de contrats rouges, faible productivité, compétences inadéquates ».
  • Des défauts de formation : « les efforts de formation antérieurs de l’entreprise « trop centralisée » se sont heurtés à la résistance des managers et ont laissé le personnel travailler à l’amélioration des compétences sur leur temps personnel».
  • Des défauts de processus : « Pour embaucher, 17 étapes de workflow sont nécessaires ; au moment où vous acceptez d’embaucher une personne, elle est déjà fatiguée ».
  • Des défauts financiers : « Nous allons arrêter de courir après la croissance à tout prix. Atos vient d’une forte culture de croissance externe et n’a jamais pris le temps de faire une pause, d’intégrer, de rationaliser et de rassembler ».
  • Des défauts d’hétérogénéité : « L’assemblage d’Atos à partir d’éléments disparates de Siemens, Bull, Xerox, Syntel et de nombreux autres, a donné naissance à une société Frankenstein qui génère d’énormes revenus mais avec des marges faibles ».

La CGT a alerté, puis dénoncé et enfin déclenché une alerte économique sur l’ensemble des points énoncés et bien d’autres. La direction a répondu par une morgue suffisante vis-à-vis de l’incapacité de compréhension des représentants du personnel. Comme pour le projet de scission vu que ce sont à 99% les mêmes dirigeants que précédemment, comment peut-on avoir encore confiance en eux ?

« Atos, société Frankenstein », c’est un film d’horreur pour la grande majorité des salariés…