Nous vivons une crise sociale et économique due notamment à une flambée record des prix, surtout pour les produits de première nécessité. Cette inflation liée au contexte géopolitique doit aussi beaucoup à la spéculation. La précarité et la pauvreté augmentent, en particulier chez les jeunes et les retraités, les inégalités sociales s’accroissent alors que des profits records sont engrangés. Aujourd’hui, 9,2 millions de personnes sont en dessous du seuil de pauvreté.
Enfermé dans sa théorie fumeuse du ruissellement, le gouvernement se refuse toujours à des mesures fortes. Personne ne peut se satisfaire de sa loi sur le pouvoir d’achat, de l’augmentation de 3,5% du point d’indice de la fonction publique (après dix années de gel) ou du Ségur de la santé. Ces revalorisations très insuffisantes n’ont pas réglé les problèmes que nous vivons aujourd’hui, que l’on soit salarié, étudiant, retraité ou privé d’emploi.
Les grèves, notamment des raffineurs, ont mis en lumière auprès de la population ce que la CGT porte depuis toujours : la nécessité de mieux répartir les richesses, au profit de ceux qui les produisent. Les mobilisations dans les entreprises se multiplient et seul le rapport de force permet des avancées sur les salaires. Ces mouvements servent de points d’appui pour réclamer l’augmentation des pensions, des minima sociaux et le retour à l’échelle mobile des salaires !
Après celle de l’assurance-chômage, le gouvernement engage une nouvelle réforme régressive des régimes de retraite, fondée sur un projet de report de l’âge légal et d’allongement de la durée de cotisation. La CGT porte un projet de retraite à 60 ans et de départs anticipés pour les salariés exerçant des métiers pénibles. Ce progrès social peut être financé, notamment, par l’augmentation des salaires, la fin des exonérations de cotisations sociales et l’éradication des inégalités salariales femmes / hommes.
L’argent ne manque pas pour améliorer notre système de retraite et faire progresser les salaires : en 2022, 80,2 milliards d’euros ont été redistribués aux actionnaires du CAC 40, un chiffre en progression de + 16%par rapport à 2021 et de +33% par rapport à 2019. Ces 80 milliards de coût du capital représentent une enveloppe annuelle de 16 000 € pour chacun des 5 millions de salariés des entreprises du CAC 40…
Les exonérations de cotisations sociales étaient estimées à 75 milliards d’euros pour l’année 2022, auxquels s’ajoutent au moins 10 milliards d’euros de manque à gagner pour la Sécurité sociale du fait des exemptions d’assiette. Durant le dernier quinquennat, le Crédit d’Impôts pour la Compétitivité et l’Emploi, initialement prévu pour durer six ans, a été pérennisé et transformé lui aussi en exonérations de cotisations pour un coût de 20 milliards d’euros supplémentaires par an. Pourtant, de nombreuses études mettent en lumière un effet très limité sur l’emploi, voire nul, au regard des moyens colossaux consacrés.
À force d’exonérations en tout genre, il ne reste plus aucune cotisation patronale Urssaf au niveau du Smic. Ces dispositifs agissent comme une trappe à bas salaires puisque, plus les salaires sont proches du Smic, moins les cotisations patronales sont importantes. Le gouvernement cherche à favoriser les dispositifs de rémunération autres que le salaire de base, à l’instar de la « prime Macron » : ceux-ci ne rentrant pas dans l’assiette de cotisations, ils échappent doublement au financement pérenne de la Sécurité Sociale. Cumulée aux exonérations de cotisations sur les heures supplémentaires, elle coûte environ 2 milliards par an à la Sécurité Sociale. En fragilisant l’édifice, on justifie les réformes libérales et la remise en cause de nos services publics ! La politique des caisses vides est une stratégie malheureusement bien connue !
Le quinquennat précédent a été marqué par des cadeaux exorbitants aux entreprises : chaque année, la baisse de l’impôt sur les sociétés coûte 11 milliards, celle des impôts de production 10 milliards, la disparition de la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises 9 milliards ! Ces mesures profitent principalement aux grandes entreprises, bénéficiaires sans aucune contrepartie. Une seule année de ces réductions d’impôts permettrait d’éponger la dette totale des hôpitaux publics !
Pour survivre sans majorité, le gouvernement entretient un clivage social. Cette imposture ne peut se combattre qu’en instituant un rapport de force porteur de progrès social, économique et environnemental répondant aux enjeux actuels. Donc tous en grève le 07 mars pour bloquer le pays et nous faire entendre. Renseignez-vous sur les mobilisations sur notre site web.