Le nouveau DG a fait très vite. Près d’un mois après son arrivée, une nouvelle organisation du groupe (ici) succède à l’inénarrable Spring (à gauche), véritable Rubik cube que personne ne savait expliquer, avec un trépied simplifié (à droite) qui ressemble aux 3 cartes du bonneteau.
Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre le besoin d’y voir plus clair ! C’est ce que la CGT réclame depuis 3 ans face aux fumeuses présentations de Spring. Quand les représentants du personnel posaient des questions en Comité Social et Economique du type : « mais qui porte le chiffre d’affaires ? qui est responsable ? comment s’articulent les entités et affaires ? », la direction était bien incapable de répondre et adoptait une posture hautaine et méprisante en assénant des cours de haute stratégie.
On aurait souhaité voir la stupéfaction du DG lorsqu’il il a essayé de comprendre l’organisation Atos !
La nouvelle organisation englobe dorénavant les 4 axes stratégiques inchangés : la décarbonation, le cloud, la cyber et le digital. Le côté digital reste confus (depuis le premier codage 0/1 on fait du digital !), mais porte sûrement le concept nébuleux d’automation, un truc entre systèmes experts, intelligence artificielle, knowledge management, automatisation des tâches. Bref tous ces mots fameux qui ont fait long feu et qui menacent les emplois.
Tout cela serait comique s’il n’y avait pas des menaces sur les salariés. Ce trépied peut devenir une paire de pieds, avec le nouveau schéma. Il sera facile de se séparer de Tech Foundation, à découper suivant les pointillés…
Bilan : 3 ans d’imposition laborieuse d’une fameuse et fumeuse organisation mondiale qui n’a jamais
fonctionné, avec des salariés prétendument ignares qui ne comprenaient pas la haute intelligence du groupe mondialisé, quel gâchis ! Combien a coûté cette pure vision américaine de consultants ? En points de bourse, on sait (-60%), 3 ans de perdus pour Atos alors que les autres ESN se portent bien ! Des millions d’euros gaspillés sûrement en prestations de conseil, des centaines de réunions, des démotivations à foison… Tout cela concocté par des génies, des talentueux, qui laissent derrière eux une terre brulée et 100000 salariés désappointés…
Spring fut une vaste gabegie, mais quel prix à payer en termes de pressions, stress, menaces de pertes d’emploi ! Ou comment le Conseil d’Administration et les hauts dirigeants jouent avec des dizaines de milliers d’emplois !