Nous avons eu droit en instance à une démonstration des capacités de maitrise de la communication de la direction : il a été demandé de ne pas poser de questions sur les évolutions de carrière des intervenants, les explications concernant les divers mouvements au sommet de la chaine alimentaire ayant été fournies en « élément de langage » : tout le monde est content de ses nouvelles attributions.!
Un nouveau Directeur Administratif et Financier est arrivé pour redresser les comptes, négocier avec les banques et notre peut-être futur repreneur Tchèque. Cependant il n’a pas cru nécessaire d’intervenir sur ces sujets devant les représentants du personnel…
Arrivée également d’un nouveau PDG/CEO Atos – Yves Bernaert – chapotant les DG TFCo et Eviden. Il n’a PAS été dit que c’était pour cause de risques de conflits d’intérêts. Les anciens responsables visés par les actionnaires et les médias ont été recentrés sur TFCo pour faire taire de vilaines rumeurs, ils seraient impatients de déployer leurs compétence chez Kretinsky. De toute façon, ils ne participaient plus aux négociations avec celui-ci (sic)
L’ancien CEO BDS est parti et remplacé par son supérieur hiérarchique direct pour cause de désaccords stratégiques sur fond de contre-performance. Ce dernier n’aura pas eu le temps de s’installer dans ce nouveau fauteuil car il a, lui aussi, quitté Atos. Pourquoi ? Réponse lapidaire : « parce que » !
Une membre du Conseil d’Administration a démissionné à cause des attaques d’une certaine presse qui commençait à gêner son business personnel (non, ce n’est pas Edouard Philippe, lui, c’est déjà ancien).
Enfin, en apothéose, le président du conseil lui-même vient de jeter l’éponge face à la bronca qu’il affronte depuis des mois, en particulier suite à ses revirements majeurs injustifiés et à sa manière toute personnelle de « gérer » ledit conseil ! Mais ne nous rassurons pas trop vite, son remplaçant est fait du même bois, un pur financier qui ne doit pas connaître le mot « opérationnel »…
Au final, les intervenants de la direction défendant le projet de cession nous disent maintenant qu’ils n’étaient pas – ou plus – dans la négociation avec le repreneur ! En termes de légitimité des échanges, c’est un peu court, non ? Bien sur, les risques sur Eviden et la difficulté pour atteindre les objectifs, dont le remboursement de la dette (Yves Bernaert restera il PDG sur le seul Eviden ????) ne sont pas évoqués, ce n’est pas dans le « périmètre » de la consultation !
La scission est un engagement pris auprès des banques par Atos aux abois en une époque où les résultats de TFCo n’étaient pas censés s’améliorer. Ils ont été meilleur que prévu mais la scission reste un point non négociable pour nos débiteurs, « There Is No Alternative » comme disait Maggy (celle chantée par Renaud).
Kretinsky serait le seul à pouvoir sauver la majorité des salariés de TFCo, enfin tant que les résultats financiers suivront la courbe vendue avec le modèle ! Quant à Eviden, c’est un peu plus fouillis avec une exigence de croissance de marge à deux décimales pour rembourser la dette. Mais de toute façon, la consultation ne concerne que TFCo, pour le reste, circulez il n’y a rien à voir (pour le moment …).
Même si le contenu de l’avis remis sur « refoundation » n’a aucune importance aux yeux de la direction, elle évoque la responsabilité des représentants du personnel qui pourrait porter l’échec de la cession et donc de l’inévitable casse sociale qui s’en suivrait ! Cet avis ne devant porter que sur TFCo et le changement d’actionnaire. Pas sur la recapitalisation d’Eviden, ni sur les cessions d’actifs (400 millions) , sujets qui sont renvoyés lorsqu’ils se matérialiserons, peut-être …Les élus sont divisés, certains voient une porte de sortie, d’autres ne veulent pas être cause de casse … sans compter les inévitables compromis « à l’insu de leur plein grès ». Tous s’indignent de la vision « petit bout de la lorgnette » restrictive qui leur est demandée. Mais ne comptons pas sur eux pour ne sortir qu’à la force des baïonnettes.
Il y a, en ce moment, et pas uniquement dans le petit monde Atos, une propension des « élites » autoproclamées à être agacées par le vulgum pecus lorsqu’ils refusent de se laisser tondre et veulent que l’état de droit soit applicable à tous. Y compris aux susdites pseudo élites qui refusent de tirer les conséquences du bilan des plus de 40 ans de leur gestion.