Le gouvernement répond par : « Les femmes seront un peu pénalisées par la réforme des retraites » (Franck Riester, ministre) en continuant à défendre une réforme sexiste. Aujourd’hui, les femmes ont une pension de droit direct inférieure de 40 % à celle des hommes (-60 % pour les femmes cadres !) et elles sont plus nombreuses à partir à 67 ans. Au lieu de résoudre ces inégalités, la réforme va encore les défavoriser :

  • L’allongement de la durée de cotisation pénalise davantage les femmes, leurs carrières étant plus courtes du fait des enfants. Aujourd’hui déjà, 40 % d’entre elles partent à la retraite avec une pension amputée car elles n’ont pu valider toutes leurs annuités. Après la réforme ce serait pire !
  • Le report de l’âge de départ neutralise l’apport des majorations pour enfants, permettant chaque année à 120 000 femmes de partir à 62 ans. Désormais elles devraient attendre 64 ans !
  • Le minimum de pension est conditionné par une carrière complète, à temps plein et rémunérée au SMIC. Trois conditions excluantes pour les femmes qui seraient 40 % à toucher une pension inférieure à 1200 €.
  • La réversion qui permet de diminuer les inégalités de pension de 40 % à 28 % va progressivement se réduire car elle est limitée aux couples mariés, une condition de moins en moins remplie par les nouvelles générations. Il faut au contraire l’ouvrir aux couples pacsés !

D’après l’INSEE, les femmes gagnent en moyenne 28 % de moins que les hommes. Une étude de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse démontre que l’égalité salariale permettrait d’augmenter de 20 % les pensions des femmes tout en dégageant près de 6 milliards de ressources supplémentaires. Ce chiffre ne prend en compte que la retraite de base des salariés du privé.

En incluant les fonctionnaires, les régimes spéciaux et les retraites complémentaires, l’égalité salariale financerait l’ensemble du déficit invoqué par le gouvernement pour justifier sa réforme !