La directrice France / Maroc planche devant les élus. On la remercie de pratiquer l’exercice.
Les échanges sont qualifiés par la direction de « toniques » ! C’est un euphémisme pour dire « directs » ! Ça doit changer des exposés feutrés de la haute direction…
La direction fait montre d’enthousiasme. Le discours : Il n’y a pas de difficulté sur les résultats et on a une bonne dynamique de livraison (delivery). Néanmoins il y a un ralentissement des commandes sur les gros deals, les clients sont en attente de visibilité sur Atos. La project margin a bondi de 4,6% depuis mars 2023. Une phrase un peu sibylline : « on gagne sur la marge donc sur la marge brute mais cela devient négatif avec les technical changes (coûts groupe transformation).
Question du secrétaire du CSE : « L’entité Eviden France est-elle viable avec une marge de 3% » ? Un petit silence…
Réponse de la Direction : « Ce n’est pas suffisant en comparaison de la concurrence et des charges du groupe. »
La direction reprend : « On doit dire qu’on s‘est collectivement planté ».
La CGT s’insurge et lève la voix : « Ha ! non, les salariés n’ont pas participé aux décisions ! vous ne pouvez pas dire collectivement !!! »
La direction tente de rétablir : « On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. En tant que directrice je dois voir le verre à moitié plein sinon je ne serais plus là… ».
La CGT reprend à la volée : « C’est dingue comme la direction évoque le collectif quand ça va mal et accapare les bénéfices quand ça va bien ! » Comme dit l’adage cynique : « on privatise les gains et on mutualise les pertes. »
Le secrétaire du CSE reprend la liste des errances et des fautes de la direction depuis plusieurs années sur le manque de stratégie industrielle et termine sur les augmentations 2024 à zéro…
« La tête à toto ! » ne peut s’empêcher de compléter la direction ! Devant ce haut trait d’humour, la plupart des élus s’esclaffent, pas la CGT…
A la question CGT sur le dépeçage annoncé d’Eviden : vente de WorldGrid mentionnée dans le journal Les Echos, et la vente des activités stratégiques BDS à l’Etat, qu’en est-il ? La parole à la direction :
- « Pour Worldgrid, on ne confirme ni infirme les informations de la presse. Ce qui est certain c’est que le groupe s’est engagé dans la cession d’actifs afin d’obtenir un besoin important de cash afin de rassurer les créanciers.
- Pour la partie stratégique BDS, l’Etat a annoncé monter un consortium pour un achat estimé de 700 M€ à 1 Mds. Actuellement une due diligence (vérification nécessaire) est en cours. Il y aura encore un cycle d’offre non engageante. Ensuite éventuellement, il pourra y avoir l’offre définitive. »
D’autres informations :
- « Le taux d’intercontrat augmentera mécaniquement au 1er juillet étant donné le creux de commandes. Néanmoins on constate un taux de démission très faible et une continuité de présence des salariés, la direction dit « Bravo à tous ! ».
Et la CGT d’enchaîner : « Si les salariés sont méritants, alors pourquoi une politique d’augmentation à zéro ? Il y a 2 réalités : un discours motivant sur le fait que la France s’en sort à peu près bien, et la vérité qui montre des salariés inquiets pour leurs emplois et qui de plus ont un niveau de vie qui diminue fortement avec l’inflation. »
Réponse de la direction : « On doit rembourser 1,5 Mds en janvier 2025, et la société actuellement est dans l’incapacité de le faire. La direction a fait attention de combler en partie l’inflation ces derniers temps vis-à-vis des salaires. »
La CGT : « L’inflation c’est 13% sur les 3 dernières années ! » Les salariés apprécieront le soi-disant « rattrapage » proclamé ! La CGT demande les chiffres des employés qui n’ont pas été augmentés depuis 2 ans, 3 ans, 4 ans…
La direction de go : « Oui ces chiffres nous intéressent aussi, on prend note ». Les salariés apprécieront que ces indicateurs n’étaient point renseignés pour notre direction qui appelle à réussir collectivement !
La CGT insiste fortement : « Une grande partie des salariés sont confrontés à des fins de mois difficiles alors qu’ils sont pleinement investis. La direction peut-elle s’engager sur des valorisations concrètes pour rassurer les salariés ? « Pas maintenant » répond la direction !