SOF (Sinergie-Orano-Framatome) est un GIE dont l’objet est de piloter le maintien en conditions opérationnelles et la cybersécurité des groupes Orano et Framatome, tous deux issus de la restructuration d’Areva.

Le contrat signé entre Atos et SOF comporte un grand nombre d’obligations de niveau de service, dites « Service Level Agreement » (SLA) assorties de fortes pénalités financières : le traitement des tickets doit être assuré en 24/7, et tout retard de traitement est pénalisable. L’enjeu, en termes d’organisation du travail, est donc crucial. Les élus sont consultés sur la mise en place du travail posté pour les équipes de Bezons et d’Orléans – Olivet qui sont en charge du lot « Serveurs / Supervision ».

La direction précise que les salariés postés (qui devront être en modalité temps de travail 35h) auront des  plannings calés sur des cycles de 4 semaines. Conformément à l’accord sur le travail atypique, les heures supplémentaires seront calculées sur la base de ce cycle de 4 semaines. On rappelle qu’en raison des contraintes de disponibilité qu’il comporte, le travail posté se pratique exclusivement sur la base du volontariat. Les élus relèvent que les plannings ne mentionnent pas de périodes de recouvrements, ce qui est indispensable pour permettre le passage d’informations entre les équipes successives.

La CSSCT Nord sera saisie afin d’examiner les détails des organisations de travail, mais les élus pointent d’ores et déjà plusieurs sujets à clarifier : préciser quel sera le rattachement de tous les salariés du projet, quid de la santé / sécurité des salariés isolés ou en travail de nuit, notamment en cas de télétravail ?

Le lot « maintien en conditions opérationnelles », concerne les sites client de La Hague, Melox et Tricastin qui, outre les ressources datacenters de SOF, disposent d’infrastructures informatiques locales. Pour le site de La Hague, une équipe de 13 personnes, en charge des interventions de proximité ou à distance, de la gestion réseau, des systèmes, et des configurations, sera basée à l’agence Atos de Caen.

Outre le suivi médical standard légal, les intervenants sur site feront l’objet d’un suivi annuel approfondi effectué par des médecins spécialisés en radioprotection. Ces salariés bénéficient également de formations spécifiques à l’industrie nucléaire dont certaines sont propres à Framatone. Ils seront dotés d’équipements de protection individuelle (EPI). Les plans de prévention spécifiques au travail sur zone vont être établis.

Le travail sera organisé en 2 équipes, en horaires étendus pour couvrir la plage 7h30 / 19h, plus les astreintes hebdomadaires. Les élus relèvent que l’accord sur le travail atypique, qui prévoit un délai de prévenance de 1 mois, n’est pas respecté puisque cette organisation entre en fonction début mai.

Pour les sites client deTricastin et Melox, les contraintes sur l’organisation du travail sont moindres car il n’est pas prévu d’horaires étendus. L’équipe de 16 personnes (6 pour Melox et 10 pour Tricastin) est rattachée à l’agence d’Aix-en-Provence. En outre, certains intervenants qui seront basées à Tricastin rayonneront sur plusieurs sites dans le cadre des prestations prévues au lot « Serveurs / Supervision ». Des formations et habilitations aux risques électriques sont prévues, ainsi que des formations dédiées au nucléaire, dispensées par l’APAVE, pour l’accès aux zones à risque.

Pour ces équipes, comme pour celles de Bezons et d’Orléans-Olivet, le travail des élus va être largement déporté sur les CSSCT régionales, charge à elles d’approfondir les organisations de travail au sujet desquelles les élus formulent dès à présent plusieurs questions : quid de la mise à jour des DUERP (documents d’évaluation des risques professionnels), nécessité de préciser le fonctionnement des astreintes car un même salarié ne peut enchaîner astreinte de nuit et travail de jour, prise en compte des temps de déplacements dont il n’a pas été question, vérification des termes du contrat relatifs aux périodes (7h30 – 9h et 17h30 – 19h) pour lesquelles il semble ne pas avoir été prévu d’astreinte. Les élus relèvent qu’il est question d’horaires étendus avec des heures fixes de début et de fin de travail ce qui, de fait, constitue des horaires postés ! Enfin la partie du projet qui est en horaires « classiques » n’est pas présentée, ni les modalités d’interventions de compétences ponctuelles  en complément / renfort des équipes : la vision n’est que parcellaire.

Il faut souligner que les salariés embauchés sont majoritairement résidents à proximité des sites du client (ex : Avignon pour Tricastin / Melox) mais rattachés de fait à un site Atos éloigné de leur domicile. Ils ne bénéficieront donc jamais de frais de déplacement dans le cadre du projet, et en fin de mission seront confrontés à l’éloignement de leur site de rattachement Atos sur lequel il devront se rendre.