Les organisations changent mais pas les méthodes. Les échanges laissent une étrange impression de déjà vu, entre les élus et une direction dont la transparence et la bonne volonté décroissent proportionnellement à l’enjeu social du sujet. La formation reste le parent pauvre d’Atos, la gestion prévisionnelle de l’employabilité des salariés n’est guère gérée et encore moins prévisionnelle. Ici ou là, l’emploi fout le camp, les rémunérations aussi d’ailleurs. L’avenir du groupe reste en suspens, tout le monde attend que tombe le couperet. Enfin, les salariés qui attendent le retour des activités CSE devront, hélas, attendre encore. Vos élus CGT en sont les premiers navrés…

Plan de Développement des Compétences 2024

 Les élus étaient consultés sur le plan de développement des compétences pour 2024. Ils ont remis un avis dans lequel ils remercient l’équipe Formation qui, en dépit d’une situation de sous-effectif chronique, s’efforce de proposer une offre formation aussi pertinente et complète que possible. Ils rappellent que la formation devrait être le premier levier permettant d’accompagner la transformation des compétences des salariés.

La stratégie de formation, avec 2,8 jours par an et par salarié reste en retrait par rapport à la moyenne de 5 jours environ pour les entreprises de services numériques (ESN), et le budget alloué subit une réduction drastique en 2024. Les élus soulignent que, depuis des années, nous ne consommons que la moitié du budget alloué, et que Atos ne résorbe pas les écarts d’adaptation des compétences au regard des demandes du marché.

Aucune action d’envergure n’a été présentée pour garantir le maintien dans l’emploi des salariés identifiés par le groupe comme positionnés sur des métiers sensibles, métiers appelés à décroître ou à disparaitre en raison des évolutions technologiques, ou des choix stratégiques du groupe (désengagement ou transfert à l’offshore de certaines activités).

En conclusion, les élus constatent que vis-à-vis des enjeux et de sa stratégie, Atos ne se donne toujours pas les moyens de réussir sa transformation. La direction semble considérer la formation comme une simple variable d’ajustement de la marge. Ils déplorent également qu’aucune information particulière ne soit donnée sur l’effort qui pourrait être apporté pour les salariés en inter-contrats, ou non formés depuis plusieurs années.

L’absence de données chiffrées ne permet malheureusement pas une analyse plus approfondie de la stratégie Formation déclinée pour 2024 au sein du périmètre de l’UES Atos, ni par conséquent la formulation d’un avis éclairé et circonstancié. Les élus expriment une grande inquiétude  pour l’avenir, compte tenu de l’expérience des années passées (gels réguliers des formations, budgets faibles et non consommés, …).

Résultats économiques 2023 & 1er trimestre 2024

Tech Foundations France présente pour 2023 un revenu externe en décroissance de 0.9%, soit -77 M€ par rapport à l’année 2022. Cette décroissance serait, dit la direction, principalement due aux efforts d’amélioration du portefeuille d’affaires en cours, notamment aux actions menées sur les projets en perte, actions qui auraient en revanche produit une croissance de la marge projet à 11.1 M€

Les résultats du premier trimestre 2024 ne sont pas au niveau attendu. Le décrochage du chiffre d’affaires est plus important que prévu, en particulier pour Eviden, mais aussi dans une moindre mesure pour Tech Foundations qui recule de -2.4%. La marge progresse peu sur le premier trimestre, moins qu’espéré sur cette période de l’année qui est traditionnellement favorable.

Les résultats du premier trimestre amènent la direction groupe à revoir – à nouveau – le plan et le cadre de refinancement présentés en début de mois. La remise des offres investisseurs est reportée au 3 mai afin de leur permettre d’ajuster leurs propositions à cette situation.