Tech Foundations ne se réduit pas à TS, et les élus ont demandé à la direction que des focus soient faits régulièrement sur chaque division. C’est chose faite ce mois-ci pour la division HCI.

En préalable à cette présentation, la direction réaffirme un message d’unité : nous sommes d’abord tous Atos avant d’être dans telle ou telle chapelle, telle ou telle division. Qu’elle en soit remerciée, car c’est le credo que défend inlassablement la CGT face aux élucubrations de scission et démembrement de tous bords !

La division HCI était précédemment nommée IDM. Nouveau nom, nouvelle stratégie, la volonté est à présent d’inverser la tendance à la décroissance que connaissait IDM, tant sur le plan du volume d’activité que de la performance. La direction regarde désormais cette activité comme pérenne. Espérons que cela réconfortera les quelques 1400 salariés qui y travaillent sur de nombreux sites (principalement Orléans, Trélazé, Bezons, Les Clayes, Marcoussis…), eux qui étaient considérés par le management IDM comme les inutiles fossiles d’une époque révolue.

HCI hérite de toutes les activités infogérance historiques d’Atos, les datacenters, les services managés (pilotes, ingénieurs systèmes, dba…), les compétences réseaux et sécurité, l’outillage d’administration, de supervision, d’automatisation, les activités mainframe, etc.  Les affaires portées par HCI sont majoritairement des contrats importants, sur la durée, souvent avec des obligations de résultats et des contraintes de réalisation en 24×7. Enfin, la division a récemment élargi son activité aux offres de cloud hybride.

Le chiffre d’affaires et la marge projet, explique la direction, ont été insuffisants en 2023 pour garantir la rentabilité de la business line eu égard aux coûts indirects d’Atos. Le chiffre d’affaires, en nette diminution, est un motif important d’inquiétude. Plusieurs contrats diminuent ou s’arrêtent : BNP, SAFRAN, ORANGE…. Plus grave encore, certains clients expriment de longue date une insatisfaction sur la qualité des prestations. La direction ne fait pas de lien avec la motivation des équipes. Le diagnostic, dit-elle, est toujours le même : perte de discipline et de rigueur dans les processus, il faut redémarrer l’activité des équipes en revenant aux fondamentaux de ces métiers. Et l’accent est également mis sur la nécessité d’améliorer la productivité. En somme, le management groupe, qui n’a eu de cesse dans ses propos comme dans ses actions de dévaloriser les équipes ex-IDM, n’y serait pour rien dans ces difficultés, c’est la faute aux salariés qui ne travaillent pas assez bien. Finalement, elles sont peut-être un peu démotivées ces équipes, non ?

Les élus demandent la raison des transfert de salariés qui s’opèrent actuellement de HCI vers TS. Selon la direction ce serait en raison de la diminution globale d’activité et ne concernerait que 25 personnes environ. Les élus mentionnent le cas de salariés regardés par le client chez qui ils interviennent comme étant des « valeurs sûres ». Lorsqu’on revoit leur affectation en les transférant vers TS, c’est au risque de perdre le client. « Optimisation du dispositif productif » dit la direction : il faut revoir les affectations en fonction de ce qui a été vendu. Les équipes seraient actuellement en situation de sureffectif en regard des besoins réels de ces mêmes clients. La direction conclut sans ambiguïté : si on continue comme on l’a fait jusqu’ici, on ne fera pas moins 1 ou moins 2 salariés sur tel ou tel contrat, on cessera purement et simplement l’activité HCI faute de rentabilité. Ca a le mérite de la franchise !

Interrogée sur l’avenir des salariés (plusieurs centaines dans le périmètre HCI) que le groupe avait identifiés comme positionnés sur des « métiers sensibles », c’est-à-dire des métiers en régression, appelés à disparaître ou inadaptés aux choix stratégiques d’Atos la direction assure que son objectif est de les emmener vers des compétences et qualifications cloud, afin de renforcer progressivement leur employabilité sur ce nouveau domaine d’activité HCI. De son propre aveu, cet objectif n’est pas atteint. Les salariés sont en production, donc  peu disponibles pour se former, et ce n’est pas en réduisant les effectifs dans les équipes que cela va s’améliorer. Entre la production et la reconversion professionnelle des salariés, le choix est vite fait. Et la démonstration est faite que la formation des salariés n’est pour Atos qu’une variable d’ajustement de la productivité.

En conclusion, la direction explique que la démarche commerciale repose sur un tandem commercial + expert technique afin de répondre aux interrogations et attentes des clients. Ironiquement, elle redécouvre une recette éprouvée depuis des dizaines d’années…