Chaque année, le cabinet d’experts mandaté par le CSE présente à l’instance ses bilans sur les consultations récurrentes des représentants du personnel prévues par la loi.

Sur la politique sociale de l’entreprise

La « juniorisation » reste un axe clé de la politique d’embauche, et l’’alternance en est le canal privilégié de recrutement.

A l’autre bout de la pyramide des âges, les seniors font les frais de la politique salariale, avec un volume d’augmentations individuelles qui se réduit à peau de chagrin. Les élus de la CGT pointent une politique de rémunération discriminatoire sur l’âge des salariés, et il en va de même pour les efforts de formation à destination des séniors.

Les mouvements de personnel seraient restés étonnamment stables en 2023 compte tenu du contexte. La situation est cependant contrastée : les effectifs TS croissent, alors que ceux de HCI sont en baisse importante. La direction affirme qu’elle n’a pas observé de hausse flagrante des départs ni de restriction des recrutements, mais qu’elle s’attend à des départs massifs en 2024.

Le chantier de la gestion prévisionnelle des parcours professionnels est resté en friche. L’entreprise a clairement d’autres priorités. Les années à venir risquent de montrer les conséquences néfastes de ce manque de volonté dans l’anticipation des reconversions professionnelles pour faire face aux besoins de l’entreprise

La situation en termes d’égalité professionnelle est globalement en amélioration, mais la problématique d’accès des femmes aux postes les plus élevés reste inchangée. La direction considère qu’un nouvel accord est nécessaire, les règles actuelles de compensation des inégalités professionnelles entraînant selon elle des effets de bord indésirables.

Sur la situation économique et financière

En dépit de l’actualité, le groupe a présenté une certaine résilience en 2023. Le chiffre d’affaires s’est maintenu mais, malgré les efforts entrepris depuis deux ans sur la renégociation des contrats en cours, les niveaux de marge restent en retrait par rapport aux standards du secteur. La direction anticipe pour 2024 un décrochage prévisible de la performance commerciale de Tech Foundations.

A noter que la même problématique de marge impacte la rentabilité d’Eviden qui pourtant devait être un moteur de croissance majeur dans la stratégie mise en œuvre.

Sur la restructuration de la dette du groupe

L’expert mandaté par le CSE pointe la nécessité impérieuse d’aller au-delà d’une seule restructuration financière. Il rappelle que le schéma – qui était avancé par OnePoint avant son retrait – consistait grossièrement à faire de la dette supplémentaire pour faire face à la dette courante. En outre, il reposait sur une hypothèse de croissance organique très forte, pour ne pas dire irréaliste

Actuellement, cette hypothèse reste sur la table, mais portée seulement par les fonds spéculatifs qui ont repris la main sur la renégociation de la dette. Parallèlement, l’offre concurrente de EPEI est à nouveau d’actualité. Quoi qu’il en soit, la procédure de conciliation est bornée dans le temps, au plus tard fin août…