Une petite musique cynique commence à circuler chez Atos : en CSE Eviden, la directrice France-Maroc a déclaré avec conviction qu’il fallait reconnaitre « Qu’on avait tous échoué collectivement ». Le document fourni en en Négociation Annuelle Obligatoire évoque « notre performance opérationnelle… ».
Les éléments de langage de la direction visent les salariés comme co-responsables au mieux, ou coupables au pire de la situation du groupe. Comment les « talents business technologists » que nous sommes ne produisent pas assez de valeur pour redresser la situation ?
Ce discours nauséabond issu des comités exécutifs de la gouvernance est insupportable !
Les salariés payent l’impéritie du management depuis des années, pas de considérations, pas ou peu d’augmentations, peu de formations et droits conquis en réduction.
La société est en procédure judiciaire avec 5 Mds d’euros de dettes qu’elle ne peut rembourser. Ce n’est pas une perte pour tout le monde, il y a bien quelques-uns qui ont empoché cet argent ! 22 sociétés achetées dans les 3 dernières années, parachutes dorées, salaires faramineux pour une incompétence notoire, cabinets de conseils et d’avocats, conseils bancaires, agences de communication : une gabegie tous azimuts et à tous les étages !
Quand la CGT demande des comptes, le directeur financier répond qu’on ne peut détailler les dépenses, « c’est noyé dans la marge projet » . Quand la mission d’enquête du Sénat demande les montants, la direction refuse de préciser !
Maintenant c’est au tour des RH de brandir l’insuffisance professionnelle lors d’entretiens à charge pour éclaircir les rangs. Quelle est la faute de ces salariés ? Être appelé sur des projets en rouge, sans formation, sans encadrement, sans connaissance des technologies, avec l’exigence de résultats immédiats ! Si vous êtes affectés sur ce type d’activités difficiles, cela pourra se retourner contre vous.
Il est de coutume chez Atos de pressurer les salariés afin que la production rattrape des contrats commerciaux sous-évalués.
Maintenant cette direction y ajoute l’accusation de sous-productivité afin de masquer ses errances et ses fautes.