Raoul Roth, CEO Atos France, inaugure pour l’année 2024 la première réunion du nouveau CSE ATOS avec un échange consacré à la stratégie et aux perspectives d’ATOS.

L’accent est mis sur les synergies entre les trois domaines d’activités de Tech Foundations : plateformes numériques, digital workplace, cloud hybride / infrastructure. L’approche des clients devra être globale, au nom de Tech Foundations, pas au nom de telle ou telle Business Line. Du jamais vu chez Atos, et on attend de voir si les objectifs commerciaux vont dans le même sens au lieu de pousser à la concurrence en interne…

En France, la stratégie se décline en deux axes : un travail de proximité appuyé sur les 30 sites géographiques que compte Tech Foundations, et une industrialisation dite « adaptée ». « Nous, on n’est pas one size fits all » dit la direction, ou pour le dire en bon français « on fait du sur-mesure », de l’industrialisation adaptée aux spécificités de chaque client. Sans blague ? si cela se traduit vraiment dans les faits ce sera chez Atos une révolution culturelle qui méritera d’être saluée !

Pour maintenir ses positions dans le Cloud, Tech Foundations cherche 3 ou 4 partenaires qui feraient la différence par rapport à nos compétiteurs. Enfin, la direction se donne pour objectif de réussir cette année 4 « belles signatures » (c’est bien)… et de réussir à les « délivrer » (c’est encore mieux).

La direction reconnaît une communication groupe mal maîtrisée. Le brouhaha médiatique est source d’inquiétude pour nos clients qui attendent (toujours) la fin des péripéties de scission / cessions. On les comprend : la stratégie reste illisible, l’endettement est massif, ce sont des motifs évidents de défiance.

La direction explique que la gouvernance groupe a changé, que son rôle est de gérer un endettement qu’elle-même qualifie d’historique (sic !). Mais comme la situation de Tech Foundations s’avère « meilleure que prévue » (re-sic !) le conseil d’administration veut obtenir plus de l’investisseur EPEI (Daniel Kretinsky). L’issue des discussions est attendue en fin de mois. Il n’est pas envisagé d’autre scénario que le transfert de Tech Foundations chez EPEI. Bref, le message c’est, encore et toujours, « il n’ y pas de plan B, on continue de dérouler le même plan d’action »… même si ce plan d’action, ben on en change tout le temps !

Autre priorité : l’arbitrage des recouvrements de périmètres métiers entre Tech Foundations et Eviden. Les deux entités sont « en cohabitation » (l’expression est de la direction) et ne doivent pas aujourd’hui se faire concurrence. Mais demain, la direction ne s’en cache pas, ce sera une autre affaire. Bref, il y aura des gagnants et des perdants et, comme nous partons du même parc de clients, des dommages sont à craindre pour l’emploi des salariés. La préservation de l’emploi, la direction promet d’y revenir… plus tard. En attendant, les effectifs continuent de fondre, le groupe a encore perdu une centaine de salariés cette année.

La CGT rappelle qu’avant de se souhaiter la bonne année, on devrait faire le bilan de la précédente. Elle aussi, on l’avait commencée en se souhaitant qu’elle soit bonne . Elle a été désastreuse. La CGT se souvient de l’absurde projet ARAL et du bras de fer qu’il a fallu engager avec le groupe pour l’arrêter. Ces beaux objectifs affichés pour 2024, quels seront les moyens pour les atteindre, en termes de formation, de rémunération, de reconnaissance…?  La CGT se souvient aussi que, dans les discours de la direction, TS (et ses salariés), c’est le passé, ce sont des compétences d’infogérance obsolètes et des datacenters inutiles… Est-ce ainsi que l’on regagne l’adhésion des équipes ?  Enfin, la CGT note que la direction a parlé à plusieurs reprises de transparence. Chiche !