Si les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits, en France, certaines lois viennent limiter cette égalité. C’est le cas du projet de loi sur l’immigration, qui propose de conditionner l’admission au séjour et le renouvellement des titres de séjour à un emploi dans un secteur en tension. L’adoption du projet de loi opposerait les travailleurs locaux aux travailleurs immigrés, et plus encore les travailleurs immigrés entre eux.
D’un côté ceux qui peuvent obtenir des titres de séjour plus longs et de l’autre, ceux qui sont condamnés à exercer des métiers soumis aux aléas du « marché du travail », avec des titres de séjour précaires, voire pas de titre de séjour du tout. Les travailleurs immigrés sont déjà plus nombreux que les non immigrés à travailler à temps partiel, dans des métiers mal rémunérés, et dans des emplois à durée limitée, avec des conditions de travail plus difficiles (contraintes physiques, de rythme, travail répétitif, le week-end ou de nuit, morcellement de la journée de travail…) Parmi eux, les femmes immigrées sont encore plus mal loties.
La CGT a toujours revendiqué, pour tous les travailleurs immigrés, un titre de séjour de plein droit, comme la circulaire du 28 novembre 2012 le permet, notamment au titre de salarié ou de travailleur temporaire. Cette circulaire est malheureusement laissée à la discrétion des préfectures, ce qui rend son application différente en fonction de celle qui en a la charge. La CGT demande également la ratification par la France de la convention internationale pour les droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille, adoptée par l’ONU le 18 décembre 1990.
L’égalité de traitement doit être la règle, et ne doit pas être fonction du statut du travailleur (CDI, CDD, Intérimaires) ou de son métier (et notamment d’une liste des métiers en tension).
Ces différents critères ajoutent de l’arbitraire, du non droit et de l’inégalité entre les travailleurs immigrés et les travailleurs non immigrés.