Atos est un groupe qui se targue de posséder près de 2 milliards de trésorerie à mars 2025.
Les ambitions du plan Genesis du nouveau PDG sont affichées sur la période 2025-2028 :
- 1,1 milliard € de dépenses de restructuration,
- 100 millions d’euros d’achats d’entreprises sur quatre ans, 2 sociétés déjà rachetées en 2025 !
- La multiplication par 4 de la Marge opérationnelle (MOP) qui passerait de 2,5 à 9%,
- + 34% du Chiffre d’affaires entre 2025 et 2028,
- + 55% d’évolution annuelle de la Marge Projets,
- Les résultats du 1er semestre 2025 sont encore négatifs mais conformes aux prévisions !
Et pour l’écosystème mondial du numérique, une année 2024 formidable (Cloud +27%, Cybersécurité +12%, Big Data : +15%), et une prévision de croissance de +3,5% par an sur la période 2026-2030.
On pourrait donc en déduire qu’il va en falloir des ingénieurs et des fonctions supports pour arriver à produire cette progression promise…
Pas du tout ! La direction n’arrête pas de licencier (le groupe est passé de 110000 salariés en 2021 à 78000 en 2025) et répète en mantra que l’IA permettra de réduire encore plus les effectifs et donc d’améliorer la marge opérationnelle. Le PDG avait déclaré en mai que supprimer 15000 employés, c’était près d’un demi-milliard € d’économisé. Comme la gouvernance ne sait pas faire de croissance, elle ne fait que dégraisser les effectifs sans se poser la question de qui va produire et dans quelle qualité ! Les créanciers-propriétaires – qui sont des fonds d’investissements anglo-américains -profitent de la situation. A croire que l’accord financier de déc. 2024 qui sauva le groupe de la faillite n’avait pour but que de donner du temps pour démanteler Atos au mieux des intérêts boursiers…
Voilà donc un Plan social de licenciement visant 129 salariés (1,4% de la population France) mis en route pour une échéance précipitée à mi-décembre 2025. Les fonctions supports et la chefferie de projets sont particulièrement visées. L’économie espérée : 15 millions de masse salariale. Ce qui améliorerait de 50% la marge de la France. Chiffre en trompe l’œil car cet indicateur est faible donc il est aisé de le doubler ! Ce qui n’est pas dit – malgré nos demandes -, c’est le coût de ce plan.
Déjà 2 cabinets onéreux d’avocats ont travaillé pour la direction tout l’été sur le sujet.
En colère, la CGT rapproche cette prétendue économie aux gabegies actuelles connues de la direction : toujours les cabinets de conseils en stratégie, un déménagement à 1 million d’euros du PDG à Paris-La défense alors que le site proche de Bezons est vide aux trois quarts, le doublement des jetons de présence au Conseil d‘administration, la prime de 3,7 millions pour le PDG si restructuration de la dette, et les achats prévus de sociétés pour faire de la croissance externe qui a si bien réussie à Atos les 5 derniers années !
Bien nommer les choses…
Un peu de vocabulaire : PSE signifie Plan de Sauvegarde de l’Emploi. Avant on disait Plan social, mais l’appellation était moins attractive. Ne nous leurrons pas : le vrai terme, c’est Plan de licenciement. Autant employer la dénomination exacte !






