Alten : « Pour bâtir haut, il faut creuser profond ! »

La direction a eu la très bonne idée d’inviter un dirigeant d’Alten pour échanger en CSE. Et Alten a eu la courtoisie, et surement un calcul stratégique, d’accepter.

Ce fut étonnant ! Car on a eu l’avantage d’un discours managérial de haut niveau avec une vision industrielle, ce qui n’était pas arrivé en CSE depuis 3 ans, tant notre direction Atos n’a que pour horizon les murs de dettes…

Alten présente son groupe : 57000 salariés, créé en 1988, le siège est à Boulogne-Billancourt, 32% des effectifs en France (contre 11% pour Atos), c’est une ESN généraliste (entreprise de service numérique). Alten s’est développé surtout en croissance organique cependant – les clients exigeant des bases arrière à bas coût – le groupe a construit des présences à l’international en Inde, Chine, Canada, Europe du nord. La volonté d’Alten est de s’équilibrer sur 5 activités pour assurer une stabilité : Aerospace-Défense (Airbus est le premier client), Transport, Energie, Telecom, et banques-Finances.

Pour le rapprochement, Alten possède déjà un chiffre d’affaires triple que celui de WorldGrid sur le secteur de l’énergie et est bien implanté aussi chez EDF. Alten recherche une taille critique et WG correspond à son plan de développement. Le directeur dit : « Le nucléaire est pour Alten une énergie d’avenir avec de la visibilité sur des décennies, on y offshorise peu et nous souhaitons engager et payer des ingénieurs en France ».

« Et les intentions organisationnelles et sociales ? » demande la CGT :

  • Alten gardera WG dans son organisation, sa marque et son autonomie. Le groupe Alten avec son réseau supportera Worldgrid.
  • Alten veut développer WG nous dit ledit dirigeant, avec : « une dynamique de recrutement et une oxygénisation de l’activité» (c’est bien raconté !).
  • Alten déclare qu’il veut conserver les compétences, c’est là l’importance, insiste-t-il.
  • 90% des accords sociaux d’entreprise Atos-Eviden tomberont et les accords d’Alten s’appliqueront. Une étude est en cours pour définir les comparaisons entre les 2 entreprises. Et il est proclamé que « on ne voit pas d’écarts problématiques ». Il y aura surement une prolongation des accords Atos-Eviden pendant une période de transition à définir. La CGT rappelle que les promesses n’engagent que ceux qui y croient…
  • Il y a aussi le sort d’une vingtaine de salariés Avantix à Aix qui vont devoir déménager dans des locaux Alten, a priori à Vitrolles.

Le discours est séduisant, en tout cas en comparaison des dernières années sur Atos ! Cependant Alten reste une ESN avec ses credo. Et il faudra bien faire l’inventaire de ce que vont perdre les salariés – typiquement on sait que la mutuelle et la prévoyance sont plus chères ! Les élus au CSE demandent donc une expertise en profondeur. Résultat attendu à mi-septembre !