Avis de tempête sur les salaires variables…

Les BSC (Business Score Card) sont les parts variables pour certains salariés intéressés sur leurs performances au sein d’Eviden.

Le versement des primes est semestriel, et là on cause des résultats du 2ie semestre 2023, payable en avril.

Un accord est signé entre le salarié et la RH qui fixe modalité et processus de cet ajout de salaire avec des indicateurs personnels et global entité/groupe à atteindre.

La direction annonce la couleur pour le versement ce mois avec le motif évoqué de « solidarité vis-à-vis de la situation de l’entreprise » :

  • Les salariés classés GCM6 et + auront une réduction brute de 25% de leurs résultats. C’est-à-dire que si un salarié obtient 80% de son variable, hop, il est rabaissé à 55%.
  • Les salariés classés GCM5 sont plafonnés à 85%. C’est-à-dire qu’un salarié ayant 100% au résultat se voit rabougri à 85%.
  • Une communication a été transmise par les DRH aux personnes concernées.

La décision est sévère. Il parait que l’avenant au contrat de travail sur le variable, permet à l’entreprise – si circonstances exceptionnelles – de modifier les règles de versement aux employés. Le discours est bien policé : la direction emploie l’élément de langage : « Ajustement des BSC » !

Le sujet concerne quelque 800 salariés sur les 5300 d’Eviden France. Avec une estimation d’économie de 35 à 40 millions d’euros. Et la direction peu rassurante d’en rajouter : « On a pris cette décision parce qu’on ne pouvait pas faire autrement… ».

Certains élus se sont légitimement énervés pour savoir si les jetons de présence, les parachutes dorés et autres salaires de la haute direction étaient également réduits !

La CGT a toujours été contre les BSC, le salaire ne peut être variable ! Et une remarque avec cette histoire : la direction insiste sur la qualification de « Collaborateurs » alors que ce sont les mots Salariés et Travailleurs qui sont mentionnés dans le code du travail.

On comprend mieux qu’avec le lien de subordination du contrat de travail et les décisions unilatérales du management, nous ne restons que des salariés subordonnés !!!

Le mépris envers les salariés fragilisés par le travail…

En CSE, les attitudes d’un directeur d’entité et des affaires sociales ont été consternantes. A l’exposé d’un rapport d’expertise sur les conditions de travail, la direction a affiché une morgue insupportable.

Le manager ment tout simplement et nie les réalités de stress de son entité qui provoque des arrêts maladies à répétition. Il lâche tout naturellement « qu’il faut bien faire du profit » comme mantra supérieur à toute autre valeur, incluant la santé des salariés !

Les affaires sociales qui sont normalement les garants de l’application du code du travail et des accords d’entreprise jouent aussi les aveugles et refusent d’entendre les conclusions des experts en Risques Psycho-Sociaux. Leurs objectifs, c’est de soutenir la ligne managériale contre les représentants du personnel ! Ça donne un dédain et des airs hautains insupportables. Avec en final un « on prend note » à la demande CGT de création d’un groupe de travail pour solutionner les problèmes.

Bon, la CGT va remettre le salarié au centre de l’entreprise. On va devoir faire de l’éducation avec l’appui de l’inspection du travail. Et on rappellera à tout le management leurs obligations de prévention, et l’article L 1152-1  : « Aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel. ». Certains dirigeants et RH doivent savoir lire autre chose que les rapports Mc Kinsey et les Excel ? Enfin on espère…