Lisez ci-dessous la dénonciation par la CGT, auprès de la direction générale, des conditions de voyage déplorables qu’ont dû subir nos collègues d’Idnomic, sur la base du récit de ceux y ayant participés. Instructif !


« Madame, Monsieur,
Les faits que nous ont remontés les salariés d’Idnomic sont incroyables, scandaleux et démontrent le peu de cas que vous faites de la santé et de la sécurité des salariés. Suite au rachat de Cryptovision et à son rapprochement de BDS, il a été organisé un Team Building à Gelsenkirchen en Allemagne.
Atos a imposé aux salariés de voyager en autobus, sous des prétextes de bilan carbone ou de manque de place dans les trains. Et ce même si la durée annoncée du trajet en autobus était de 8h aller, 8h retour. En fait, on est plus proche des 11 heures si on tient compte du respect des temps de pause obligatoire du chauffeur. (Il n’y avait d’ailleurs qu’un seul chauffeur prévu, est-ce vraiment légal ?). Et tout cela en trois jours.
Mais la suite va s’avérer ubuesque et sous couvert d’avidité financière, la vie des salariés a été mise en danger.
Au départ, le car est arrivé avec presque 2h de retard, il était sale, avec pare-brise fissuré, des pneus usés, pas de climatisation (il a fait 35°C), le système pour tester l’alcoolémie du chauffeur désactivé ou cassé. Malgré cela, le car part en direction de l’Allemagne. Arrivé à la frontière belge, les autorités françaises ont arrêté le chauffeur, lui ont retiré son permis car il avait triché sur ses heures de conduite (la veille il avait conduit jusqu’à 23h… et utilisé la carte de conducteur chronotachygraphe de son collègue).
Nos collègues ont attendu 3h sur une aire d’autoroute avant d’être escortés par la police à la gare de Mons en Belgique. De là, train pour Bruxelles en fraudant faute de billets mais situation régularisée sans frais par la bienveillance des agents de la SCNB (Chemins de fer Belge). Une partie du groupe décide alors de rentrer en Thalys sur Paris, tellement découragé et considérant avoir supporté le maximum.
Mais, quand on est incompétent pour organiser un déplacement, on ne va quand même pas se contenter de si peu.
La galère a continué. On annonce d’abord aux salariés qu’ils prendront un train pour l’Allemagne, puis ensuite qu’ils dormiront à Bruxelles. Le groupe est livré à lui-même pour trouver des hôtels, et doit faire face à l’agression d’une tentative de vol. Ils apprennent finalement, peu avant minuit, qu’un bus les
emmènera le lendemain matin en Allemagne. Je vous rappelle que même dans le cadre d’un
déplacement professionnel, vous devez respecter des temps de repos légaux définis par la loi
et les accords d’entreprise. Visiblement, ce détail aura échappé au management Atos.
La direction se gausse de réduire son bilan carbone et a donc préféré organiser ce déplacement en bus au détriment de la santé et de la sécurité de ses salariés. Le bilan carbone aurait été meilleur en train (Düsseldorf est à 4 heures de Paris par le Thalys) mais une fois de plus, derrière les déclamations écologiques se cache une réalité bien différente.
Seuls les coûts comptent.
Dans cette affaire, qui se termine heureusement bien, le bilan humain est catastrophique pour Atos. Pas de respect des temps de repos des salariés, une dégradation de la réputation d’Atos, une rencontre avec les collègues allemands qui n’aura pas eu la même qualité et la même saveur, malgré la volonté des collègues de Cryptovision.
Dans quelques semaines, les commerciaux de BDS iront à leur tour en Allemagne. Avec le même bus ? Ou alors aurez-vous tiré les leçons d’un tel fiasco ? Il semblerait que cette fois, la direction passera outre ses propres discours « greenwashing » et fera voyager en avion les équipes commerciales. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt et en équité pour tous ?
Les salariés qui ont vécu ce déplacement délirant et dangereux méritent des explications et des réparations de la direction. En ce qui concerne la CGT, nous examinerons les suites et les réponses qui seront données et comment seront envisagés les déplacements futurs des salariés.
Bilan carbone oblige !