La formation nous quitte…
La direction présente en CSE le bilan à mi-année 2024 de la formation sur le premier semestre :
- Il y a une réalité : un riche catalogue de formation en ligne, 1565 salariés formés, 3914 jours réalisés, un investissement de 660 000 euros.
- Et il y a des promesses envolées : cela ne représente que 16% du budget prévu, 0,7 j. de jour/salarié en moyenne contre 3,4 promis dans le plan pourtant rabougri. On rappelle que dans les ESN (entreprise de service numérique) le minima est estimé à 5 j./an / salarié. Une précision est bienvenue : toutes les formations obligatoires ne sont pas inclues dans les statistiques.
Le discours de la directrice formation est direct et transparent : Ce sont les coups budgétaires décidées par le groupe et aussi la validation managériale à plusieurs niveaux qui ont impacté fortement la formation. Le service a essayé de gagner sur les coûts pour permettre aux salariés de se former :
- 406 jours de formation représentant 175 employés ont été produits en interne par 23 formateurs Atos-Eviden qui ont bien été formés à la pédagogie.
- Les formations en présentiel ne sont plus la référence, Les pratiques évoluent suivant les usages des utilisateurs. C’est maintenant le distanciel qui est demandé et l’objectif est de permettre aux salariés d’accéder aux plateformes digitales pour des certifications prioritaires.
- La direction appuie sur l’inutilisation du compte CPF (compte personnel de formation) qui est alimenté de 500 €/an avec un plafond à 5000 € maximum, en déplorant que le dispositif est très peu utilisé donc gâché.
- Et la direction a bien conscience qu’il faille maintenir les compétences d’autant avec les nouveaux domaines comme l’IA cependant les contraintes financières du groupe s’imposent.
A la fin de la présentation et des échanges, la directrice annonce qu’elle quittera la société ce mois. La CGT a toujours reconnu sa grande compétence et son investissement constructif afin que les salariés bénéficient au mieux de formations. La CGT remercie publiquement la responsable qui part. Il y a de l’émotion… C’est très rare que cela arrive, tant la direction nous a habitué à des représentants pour qui les salariés n’étaient qu’une variable économique comme une autre…
IA de l’intelligence dans l’air…
Un spécialiste Eviden de l’Intelligence artificielle (IA) vient présenter ce que fait Atos sur le sujet. Un peu de décor : l’IA c’est la ruée vers l’or et une croissance annoncée fabuleuse !
Notre collègue prend les élus du CSE pour des clients et déroule un speech commercial.
Et il le fait très bien. Cependant, on apprend qu’il n’y a que 15 personnes en France dédiées à ce domaine. Notre animateur nous explique alors que l’IA enveloppe de multiples briques technologiques comme l’infogérance, le data scientist et des applications… Alors tout est IA en fait !
Sur le plan technique, on s’intéresse un peu. Quel est le coût ? Faut voir suivant contexte.
Quel est le gain ? Faut voir les abaques du marché. Où se situe Atos dans l’écosystème de l’IA ? Faut voir les études Gartner.
Sur le plan social, alors là, on s’intéresse beaucoup et la CGT avance ses interrogations :
- En interne, la direction Atos-Eviden a proclamé plusieurs fois que l’IA allait permettre de baisser les coûts de production donc de réussir le fameux business plan 2024-2029.
Quels sont donc les projets d’IA en interne ?
Réponse : je n’ai pas de connaissance de projets IA en interne. - Mais vous avez implémenté des solutions chez les clients, vous pourriez avoir des retours d’expérience ?
- Réponse : c’est trop récent, on n’a pas de retex.
- D’accord. Mais quels sont les impacts prévisibles sur les emplois ?
Réponse : Je ne sais pas, moi c’est le business.
En fait notre interlocuteur sympathique est en train de se transformer en tchat robot.
Car lorsqu’on y est confronté dans nos usages quotidiens, c’est toujours la réponse normée avec une voix cajoleuse: « Nous n’avons pas compris la question, recommencez » !