Le patronat Syntec, en proposant de généraliser le forfait jour dès la position 2.3, a pour objectif d’intensifier le travail et d’allonger sa durée avec des minimas scandaleusement bas. Pour y être éligible, il faudra que leur rémunération soit supérieure ou égale à 122% de leur minimum conventionnel, (3905€ actuellement) alors qu’il avait été annoncé 125% (4000€) lors de la négociation. Rappelons que lors de la négociation des premiers forfaits jours avec autonomie complète, dans l’accord du 22/06/1999, les critères d’accès étaient la position 3, dixit « en général les positions 3.2 et 3.3 et dans certains cas 3.1 », c’est-à-dire un salaire minimum actuel de 4292€ !

A ce jour, les salariés en position 2.3 travaillent théoriquement 1607 heures annuelles. En forfait jour ils peuvent théoriquement aller jusqu’à 13 heures par jour puisqu’il faut seulement 11 heures de repos entre deux journées d’activité. Cela signifie que leur temps annuel maximum de travail pourrait culminer à 2 834 heures ! Certains objecteront que les salariés ne travailleront pas 13 heures, pourtant même à 10 heures par jour, le compte n’y est pas avec 2180 heures/an, soit une augmentation de 35% et une diminution équivalente de leur taux horaire !

Donc, non seulement les salariés seront amenés à travailler plus longtemps, mais ce travail sera aussi moins bien rémunéré. Il faut aussi prendre en compte la nocivité de cette disposition sur la santé et sur la vie privée et familiale. Il est clair que cela ne va pas aider, à la fois, à féminiser la profession et à l’attractivité de la branche. Cette disposition est un coup bas et une traitrise de certains qui prétendent défendre les salariés !

Les deux syndicats, dont celui majoritaire au sein de la branche ont signé cette extension du forfait jours. Les salariés doivent savoir ce que leur coute la politique de régression sociale et de « co-construction » des syndicats dit « réformistes » !!!