Le compte personnel de formation (CPF) permet à chacun de financer une formation professionnelle, il concerne tous les salariés en poste, les demandeurs d’emploi, les auto-entrepreneurs et travailleurs indépendants Vous pouvez l’utiliser à tout moment de votre vie au cours d’une période de chômage par exemple, pour changer de métier, gagner en compétences professionnelles et évoluer dans votre entreprise. Il s’agit d’une somme d’argent, gérée par la Caisse des dépôts et des consignations. mise à disposition sur votre compte CPF que vous pouvez utiliser à tout moment pour financer une partie ou la totalité d’une formation éligible à ce dispositif.
Le reste à charge sur le CPF : la fin des formations financées ?
En 2022, le parlement avait adopté le projet de loi finances du gouvernement qui proposait un « reste à charge » pour le salarié qui bénéficie du CPF. Le décret l’instaurant officiellement a été publié le 30 avril dans le Journal officiel et est effectif depuis le 2 mai 2024.
100 euros par formation, c’est le reste à charge que les utilisateurs du CPF devront payer de leur poche !  Le paiement se fera automatiquement depuis l’application ou le site Mon Compte formation.
Actuellement, près de 80 % des utilisateurs du CPF sont des employés ou des ouvriers, près d’un tiers d’entre eux ont plus de 45 ans. Autant dire que le reste à charge de 100 euros peut peser lourd dans le budget des populations concernées !
Le reste à charge sur le CPF, mode d’emploi pour l’éviter :
Ceux qui ne sont pas concernées par ce reste à charge sont les demandeurs d’emploi, les salariés qui bénéficient du compte professionnel de prévention (C2P) ou ceux dont l’employeur cofinance leur projet.
Le titulaire du CPF peut être exonéré de ce « reste à charge » en cas d’actions de reconversion, entre autres liée à une incapacité permanente. L’exonération est également possible en cas d’abondement du CPF par le Fonds d’Investissement dans la Prévention de l’Usure professionnelle. Vous pouvez également échapper à cette participation en la faisant financer par un tiers dont le décret fixe la liste.
Encore une régression sociale à ajouter à la longue liste des mesures de notre gouvernement !
Alors que l’objectif de la modernisation du CPF était de démocratiser l’accès à la formation, l’instauration d’une participation financière à la charge des bénéficiaires pourrait freiner l’engouement pour le dispositif observé depuis quatre ans. Depuis le lancement de la plateforme « Mon compte formation » en novembre 2019, plus de 7 millions de personnes ont mobilisé leur CPF.
Pour la CGT, cette mesure est inadmissible et pénalisera d’abord les salariés les plus fragiles, celles et ceux dont les salaires sont déjà insuffisants pour bien vivre. Ils seront les plus impactés, alors que ce sont ceux qui ont le plus besoin de se former. Le choix aurait pu être fait d’augmenter la contribution des entreprises au financement de la formation professionnelle en lieu et place des cadeaux fiscaux sans contrepartie…
Les pouvoirs publics ont l’obligation légale de fournir des ressources d’insertion aux personnes pauvres. Encore une qui sera sacrifiée sur l’autel de la réduction des dépenses sociales !