En juillet 2021, les représentants du personnel alertaient sur les conditions de travail et les risques psycho-sociaux de l’équipe Atos pour le client Agirc-Arrco sur le site d’Aix. Les salariés remontent des conditions malsaines, des reproches humiliants, des épuisements avec arrêts maladie. La situation dure depuis des années. Devant l’indifférence au mieux, la violence au pire, de la direction locale, le Comité Social et Economique Central a voté une expertise dont le rapport a été présenté à la direction en février.

L’activité est décrite par les 16 salariés de l’équipe comme très intense, une amplitude de travail anormale, avec des tensions continuelles sur les jalons, et des impératifs de réduction des coûts. Mais l’insupportable provient des interventions qui apparaissent comme violentes et humiliantes de la part d’un manager du client (« vous êtes des nuls », « vous avez 2 de QI », etc.). S’en sont suivies des démissions et plusieurs burn-out.


La direction locale nie la situation et a répondu par des sanctions et entretiens disciplinaires, malgré une alerte collective. Le comble : le management, saisi des problèmes, a prôné la baisse de la qualité de production mais sans en assurer la responsabilité, le client reprochant les manques aux salariés. Le rapport est précis : « le vécu négatif concernant la charge de travail, l’instabilité des consignes, les injonctions paradoxales, s’explique par une accumulation de défaillances chroniques sur le plan managérial et organisationnel », « Ce sont les salariés Atos qui pallient ce manque de management au prix de leur santé ».


Tout cela n’est pas relatif. Selon l’article L. 4121-1 du Code du travail, l’employeur est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés. Lors de la présentation du rapport, Atos nie la qualité du rapport et avance qu’il aurait fallu un débat contradictoire ! La souffrance des salariés pourrait donc s’atténuer avec de la rhétorique ! La direction axe sa défense sur la critique de la forme du rapport, pas sur le fond. Avec une mauvaise foi qui serait caricaturale si elle n’était pas aussi impactante : une alerte des salariés sur les risques psycho-sociaux a été ignorée sous prétexte… que le formalisme n’était pas correct ! C’est à cela qu’on reconnait la grandeur de certains managements !


La CGT n’en restera pas là. Ces pratiques sont illégales et dangereuses, avec la volonté d’atténuer ou de dissimuler des conditions de travail pathogènes. Si la direction ne prend pas la mesure des problèmes sur le management de l’équipe Argirc-Arrco, en mettant en œuvre des actions correctrices immédiates, les autorités administratives et judiciaires seront (encore !) saisies.