Nous vous parlerons aujourd’hui de la manière abjecte dont les dirigeants du groupe ont impulsé la baisse du coût de la masse salariale, c’est-à-dire NOUS, les salariés qui produisons.
Cet affaiblissement programmé se traduit par d’innombrables coups bas dont notre direction est coutumière. Mais là, ils font les choses en grand !
On ne compte plus les salariés recrutés, parfois après avoir été débauchés d’autres entreprises, restés en inter-contrat plusieurs mois et pour qui la direction a décidé de rompre les périodes d’essai, les mettant de fait dans une situation extrêmement précaire. C’est le cas, entre autres, à Toulouse après les annonces d’Airbus de réduire ses contrats avec ses prestataires.
Sur les neufs premiers mois de 2024, il y a eu 73 ruptures de périodes d’essais dont 2/3 à l’initiative de l’employeur. Rappelons que 47% des salariés en interchantier sont juniors et qu’actuellement, la durée moyenne passée en interchantier est de 145 jours.
De nombreux alternants à qui un poste pérenne avait été promis se voient également remerciés à la fin de leurs contrats.
La pression est aussi maximale pour ceux qui sont affectés sur des projets, en témoigne deux alertes pour Risque Psycho-Sociaux à Bezons et à Grenoble WorldGrid dont cette dernière déclenchée par le médecin du travail, pour des méthodes de management brutales et dévalorisantes. Il a même fallu que les représentants du personnel déclarent un risque de Danger Grave et Imminent pour pousser la direction à prendre le problème au sérieux, inclure les prestataires dans les enquêtes en cours et permettre aux Représentants de Proximité d’y avoir accès ! Ces enquêtes sont ouvertes depuis juillet 2024, pourtant il n’y a pas eu d’analyses fournies par la direction et encore moins des plans d’actions pour préserver la santé et sécurité de nos collègues !
Les nombreuses incitations à des ruptures conventionnelles faites par les RH, en direction surtout des salariés en inter-contrat, en particulier s’ils sont âgés, ne suffisent apparemment plus à une direction qui a décidé de « faire le ménage » en grand format.
Aujourd’hui, ce sont les licenciements pour insuffisance professionnelle qui pleuvent sur des personnes présentes dans l’entreprise depuis des années.
On s’apercevrait seulement aujourd’hui qu’elles n’ont pas les compétences nécessaires ? Aurait-on oublié de les former comme l’exige pourtant la loi, ou chercherait on à se débarrasser des plus fragiles à moindres frais et si possible sans bruit ? Déjà deux salariés concernés à Bordeaux, un à Bezons, un à Sofia-Antipolis et des entretiens préalables un peu partout ailleurs en France ; la liste n’est pas exhaustive.
Par le passé, la CGT avait déjà signifié à la direction qu’elle ne laisserait pas passer ces méthodes inadmissibles et que nous serions sur son chemin à chaque fois qu’elle tenterait ces passages en force. Aujourd’hui nous réitérons ces mises en garde et veillons à stopper ces intimidations.
Nous avons ainsi défendu avec succès un collègue ayant 23 ans d’ancienneté, dont les trois dernières évaluations annuelles confirmaient qu’il satisfaisait aux objectifs, alors que la direction lui reprochait son insuffisance professionnelle sur des technologies qu’il ne connaissait pas ! Comme d’habitude, et en toute connaissance de cause, cette même direction l’avait vendu comme expert au client sur ces technologies…Elle se permettait également, en violation de l’article L1332-5 du code du travail, de lui faire des reproches sur des incidents mineurs et insignifiants, listés sur plus de trois ans.
A la remarque de la CGT sur l’absurdité de la situation et de ne pas se référer aux CR de performance management du salarié, les RH ont répondu cyniquement que « cela ne fait pas partie de leur argumentaire pour faire quitter l’entreprise ! » Tout est dit…
Si vous êtes concernés par de tels agissements, prenez immédiatement contact avec vos représentants CGT qui sauront vous défendre.
Ailleurs dans le monde, le groupe Atos fait aussi parler de lui. De nombreux article de presse en Roumanie dénoncent les méthodes des responsables de l’entreprise :
- Suppression unilatérale du télétravail au détriment de salariés qui sont éloignés de leur l’agence, et pour lesquels cette possibilité avait été négociée par contrat en connaissance de cause lors de l’embauche. Face à des temps de trajets devenus ingérables, l’objectif est de les contraindre à démissionner.
- De fortes pressions sur les salariés afin d’améliorer leur productivité alors qu’ils sont en interchantier et qu’Atos est incapable de leur fournir une mission.
- Des évaluations toutes orientées à la baisse, injustifiées, en particulier pour ceux qui n’ont pas de mission.
- Une ambiance générale exécrable poussant les employés à la démission.
La presse roumaine parle de collusion entre les dirigeants locaux de l’entreprise et l’inspection du travail de Timisoara, arguant que cette dernière aurait opposé une fin de non-recevoir aux requêtes des syndicalistes d’Atos Roumanie pour mettre fins aux abus décrits plus haut. Une des employées d’Atos Roumanie souffrant, d’après ses collègues de travail, de problèmes psychologiques antérieurs à ces faits, s’est suicidée. La question que tous se posent est « l’ambiance délétère de travail au sein de l’entreprise aurait-elle été le facteur déclencheur de ce geste ? ». Quoi qu’il en soit, le DRH monde d’Atos a diligenté une enquête « indépendante » confié à un haut responsable de la qualité et de la conformité du groupe…
Enfin, on apprend qu’en plus des suppressions d’emploi prévues dans les projets précédents (Boost et Refoundation), plus de 2 200 postes supplémentaires vont disparaitre chez Eviden, dont 380 en France. La désintégration a commencé.