Après notre article d’octobre constatant la chute inéluctable d’Atos, et malgré les annonces toutes plus mensongères et trompeuses les unes que les autres sur le fait que l’entreprise serait sauvée, voici que les créanciers et une petite élite à la tête du groupe mettent en place les conditions pour récupérer le peu qui reste dans les caisses ! C’est sauve-qui-peut à tous les étages, le navire coule et le capitaine réquisitionne les canots de sauvetage pour lui et ses amis. Ces gens-là n’ont aucune moralité, on reconnait bien là leur appartenance à la caste néo-libérale qui se sert allègrement dans nos poches !
Quelle coïncidence : au moment où la restructuration de notre dette est censée accompagner le redressement financier, une restructuration juridique d’Atos se met en place pour mettre à l’abri tous les actifs restants, dans un empilement de holdings domiciliées au Pays-Bas.
A l’exception de ceux de BDS relatifs à la « souveraineté » : n’y aurait-il pas là une volonté de se soustraire aux regards de la représentation nationale pour mieux pouvoir dépecer la bête ? Au passage, la CGT rappelle qu’Atos fourni d’innombrables services aux citoyens français (santé, énergie, télécommunications, recherche, …) en dehors des contrats relatifs à la défense et au nucléaire.
A moins qu’il ne s’agisse d’organiser une fuite fiscale au bénéfice des créanciers, tout en privant le fisc français d’éventuelles recettes et les salariés des dernières ressources dont ils sont pourtant la source ? Ceci après avoir abusivement profité des largesses du « quoi qu’il en coute » façon Covid à la sauce Macron, tenté de soutirer le maximum d’argent à la communauté nationale pour la vente de ces fameux actifs dits « souverains » et profité d’un prêt de plus de 50 millions d’euros de l’état français en début d’année. Belle reconnaissance !
Maintenant intéressons nous aux mensonges des dirigeants du groupe qui qui n’ont de cesse de prendre tous leurs interlocuteurs pour des imbéciles : les clients, l’état, les salariés… A l’exception des financiers, qui sont du même monde et défendent les mêmes intérêts.
Encore une fois, les doutes émis par la CGT étaient justifiées. lorsqu’elle mettait en doute les belles promesses d’amélioration de l’activité : nous avons eu droit à trois « business plan » en 2024, tous moins disant les uns que les autres, pour finir sur une annonce de résultat du troisième trimestre très alarmante. Le chiffre d’affaires est en baisse de 10,5%, la prise de commandes s’effondre de 30% par rapport à 2023, et le plus marquant, on ne parle même plus de marge opérationnelle. Souvenez vous, c’est l’indicateur sur lequel il faut gagner 2 points par an… Tout ceci dans un contexte de ralentissement du marché et de perte de confiance des clients vis-à-vis d’Atos, en particulier aux Etats-Unis.
Rappelons que le plan proposé en début d’année par la CGT pour sauver le groupe préconise de se désengager du continent nord-américain au plus vite car c’est un échec patent. CQFD…
Pour ce qui est de la stratégie et d’une vision industrielle claire et novatrice, il est urgent d’attendre ! Le seul mantra est l’augmentation de la marge mais sans aucune explication sur les moyens d’y parvenir, la méthode Coué peut-être ? La nomination d’un nouveau DG ayant souvent changé d’employeur et au profil de consultant (encore ? C’est une manie !) viendra-t-elle impulser une nouvelle donne ? Espérons qu’il ne connaîtra pas le sort de ses prédécesseurs et que le conseil d’administration lui laissera le temps de mettre en place une vraie vision d’avenir. Si tant est qu’il en est une et ne soit pas là surtout pour empocher un « welcome bonus » comme l’affirment quelques rumeurs, ou organiser les ventes à la découpe pour satisfaire les nouveaux propriétaires. Il faudra composer avec des forces commerciales considérablement affaiblies puisqu’elles sont sacrifiées sur l’autel de l’optimisation des coûts, des quelques 5000 salariés « transférés » vers des prestataires externes à l’entrepris par suite de la perte de grand contrat (essentiellement aux USA et au Royaume-Uni) et de la baisse des effectifs mondiaux de 10% depuis juin 2024, soit -25% en deux ans.
Qui va produire la richesse de l’entreprise ?
Emploi, industrie, services publics : la CGT ne laissera pas faire la destruction massives d’emplois
Le 12 décembre 2024 : urgence industrie, grèves, et mobilisations.
Partout dans le pays, les filières industrielles sont touchées de plein fouet : automobile, sidérurgie, chimie, papier, aérospatiale… Des dizaines de milliers de travailleur-euses sont en première ligne, tandis que l’Etat reste passif et inactif. Face à cette situation, la CGT appelle à une convergence nationale des mobilisations, avec des débrayages et grèves en région, le 12 décembre 2024 pour l’emploi et l’industrie. L’objectif est de mettre la pression sur les seuls responsables de cette crise : le patronat et le gouvernement.