En 2021, un accord Egalité professionnelle Femme / Homme est signé chez Atos France. A l’unanimité des syndicats, c’est un accord de progrès et un grand nombre de femmes ont vu leurs salaires rattrapés pour répondre à une évidence fondamentale : à travail égal, égalité salariale.

Cependant, des défauts ont été remontés à la CGT sur le fait que les femmes rattrapées n’étaient plus ou peu augmentées pour leurs mérites, cela maintient de facto l’inégalité Femme / Homme…

Les syndicats ont exigé une analyse par un expert indépendant sur l’application de l’accord depuis sa mise en place, et les révélations ne sont pas contestables :

  • Les femmes sont moins augmentées que les hommes, aussi bien en fréquence qu’en montant.
  • Lorsqu’elles bénéficient d’un rattrapage salarial dans le cadre de l’accord, elles sont ensuite exclues des augmentations générales.

La CGT se révolte contre cette injustice et déclare en CSE :

  • En ce qui concerne la méthode et le budget de rattrapage, nous constatons que 4 ans d’actions n’ont pas porté leurs fruits. Les femmes restent sous-payées et défavorisées.
  • L’obligation légale sur l’égalité professionnelle précède l’existence d’Atos. En ce sens, les inégalités n’auraient jamais dû arriver. La CGT attend toujours une méthode efficace, et de sanctuariser un budget comme l’exige la loi.
  • Le taux de féminisation est en baisse. La paroi de verre est toujours présente.
  • Rien n’est fait sur la mixité des métiers et des parcours. La ségrégation est toujours là, du recrutement aux promotions. Les recrutements sont cantonnés à certains niveaux et certains codes GCM. Les promotions amènent à des GCM proposant moins d’ampleur d’évolution.
  • Allant de concert avec l’évolution professionnelle, les augmentations individuelles sont toujours discriminantes. Les femmes promues sont même moins augmentées que les hommes promus.

Pire, les femmes doivent prouver leurs compétences avant une évolution de carrière, alors que pour les hommes la question ne se pose pas. En refusant une promotion au rabais, elles expriment un refus actif d’inégalité : à travail égal, salaire égal !

  • La CGT constate avec exaspération que les mesures prévues en termes de prévention aux VSST (Violences Sexistes et Sexuelles au Travail) dans le cadre de l’accord n’ont pas été mises en place. Nous avons un retour zéro du dispositif d’alerte. C’est une obstruction pure et simple.

La CGT rappelle maintenant les questions sans réponse de la part de la direction :

  • Quand la direction relancera-t-elle la négociation sur l’égalité Femme /Homme (F/H) ?
  • Quels sont les dispositifs d’égalité F/H sur le recrutement ?
  • Quels sont les dispositifs d’égalité F/H pour les femmes dans les niveaux GCM 5 et supérieurs ?
  • Quand la direction mettra-t-elle en place une organisation et un contrôle précis pour que les rattrapages ne soient ni vus ni utilisés comme des augmentations ? En allant jusqu’à revoir l’honnêteté intellectuelle des bilans sociaux en la matière…
  • La direction a-t-elle des justifications sur les augmentations de 29% pour les GCM 99 où il n’y a que des hommes ?
  • La prévention n’étant pas optionnelle, à quand la formation obligatoire pour toutes et tous sur les violences sexistes et sexuelles au travail ?

La CGT réclame la réouverture urgente d’une négociation d’accord qui doit adresser l’ensemble des défauts constatés sur les inégalités professionnelles intolérables Femmes/Hommes chez Atos France.