Depuis 1998, pour le projet Mistral, les équipes Atos de Bezons et Rennes gèrent le système d’information de la circulation des trains pour la SNCF et assurent la sécurité des voyageurs. Une transition est en cours, dans l’optique de diminuer les coûts en déplaçant les savoirs – voire les salariés – de Bezons vers Rennes. Suite à des alertes remontées par les salariés et les Représentants de Proximité de Bezons, le Comité Social et Economique a diligenté une enquête pour comprendre les situations de travail vécues par les équipes. Il a été convenu avec le cabinet d’expertise choisi que la démarche serait paritaire bien que la CGT s’y oppose, pour des questions évidentes d’indépendance.

La restitution du rapport a eu lieu en janvier 2021, il est disponible, n’hésitez pas à le demander à vos élus CGT. On y parle « d’inconfort » au travail, doux euphémisme pour des conditions totalement dégradées ! On comprend mieux pourquoi la direction tenait tant au paritarisme lorsqu’on lit ce type de déclaration :

le dialogue social dégradé a pu générer une forme de malaise au sein du collectif. Les comportements de certains représentants syndicaux ont pu contribuer à la dégradation du climat social en véhiculant trop largement des accusations graves et sans preuves concrètes sur certains responsables 

Forte de cette première manipulation, la direction attaque : un Représentant de proximité (RP) CGT est convoqué par la DRH, on parle alors de diffamation, le salarié RP CGT se trouve lui aussi dans une situation « d’inconfort », il sera heureusement efficacement défendu par son syndicat contre la tentative de déstabilisation ! Pour ce qui est du plan d’actions afin d’améliorer réellement les conditions de travail sur le projet, la direction prend tout son temps.

A ce jour les actions qui auraient pu être efficaces sur Mistral ne sont pas déployées et les réunions de suivi de ce plan n’ont commencé qu’en juin 2021. La direction a bien évidemment refusé d’associer les RP de Rennes à sa construction malgré la demande de la Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail.

Nouvel événement, nouvelle enquête, cette fois sur Rennes sur le sous-projet Mistral Propar NG

Les RP mènent une enquête interne, attendent 4 mois pour recevoir un plan d’action de la direction complètement hors sujet, et remontent donc le point en CSSCT en octobre 2021. La CGT propose de choisir un autre cabinet d’expertise ayant déjà œuvré pour le CHSCT de Nantes et, heureusement, elle est écoutée.

La restitution faite en CSE n’est alors plus sur le même registre : on y évoque des situations de travail générant des troubles psycho-sociaux et une intensité de travail à la limite :

Dans la quasi-totalité des entretiens, toutes activités confondues, la densité de la charge de travail est soulignée. Les salariés travaillent en flux tendu 

Trois cas de souffrance sont révélés dont une situation qui pourrait « s’apparenter à un harcèlement moral stratégique ». L’incapacité de la direction à faire de la prévention – obligation légale ! – sur la santé au travail est avérée, elle dira pourtant aux négociateurs CGT

Vous ne connaissez rien aux RPS, vous êtes de mauvaise foi

La CSSCT va ensuite enquêter sur le périmètre des Task Force du projet Mistral. Tous les moyens sont déployés pour permettre aux salariés de s’exprimer en garantissant l’anonymat, la confidentialité et la transparence des actions. La direction déplore, terme habituel, les limites du périmètre et de ne pas être associée à cette enquête, encore une tentative de dénigrement du travail des élus, ça devient une habitude ! Elle préfère utiliser la bonne vieille méthode du diviser pour mieux régner en opposant les salariés.

Tout ceci porte atteinte à la santé physique et mentale des salariés. Votre parole est essentielle pour pouvoir améliorer vos conditions de travail. Si vous faites partie de la Task Force Mistral contribuez à la future enquête via ce lien !

Que s’est-il passé sur le projet Agirc-Arcco ?

Des salariés, pour l’occasion des représentants de proximité de différents syndicats, ont subi les humeurs d’un client, la situation s’apparente à du harcèlement d’après le rapport d’expertise :

 Forte pression, l’impression de ne pas travailler en partenariat avec le client. Quoiqu’on fasse, ce n’est pas bien »,

« Dernière roue du carrosse, chaque fois qu’il y avait un souci c’est nous qui prenions »,

« Le directeur Agirc-Arcco nous disait : tu n’es qu’un âne, tu as 2 de QI, il mettait en cause la personnalité des gens en plus du travail », « On était rabaissés tout le temps… 

Le directeur en question sévit toujours, apparemment Atos ne prête aucune attention à de tels agissements ! Quel intérêt de s’occuper de quelques salariés détachés sur un site client ? Mieux, l’un des salariés harcelés a subi des menaces de la direction d’Atos et un autre a décidé de quitter notre entreprise, ne pouvant plus supporter ce traitement. Est-ce moins grave parce qu’il s’agit de représentants de proximité ? Une fois encore la direction se dédouane de sa responsabilité en dénigrant les élus ! Pourtant, nombre de salariés sont livrés à eux-mêmes chez des clients sans aucun soutien de leur collègues ni de leur hiérarchie !

Ces salariés s’engagent chaque jour pour faire au mieux leur travail au nom de l’entreprise Atos, ils supportent toutes les situations et s’adaptent à la démarche du client, sa technologie, ses processus, et ses humeurs. Sur ce projet, pour tout remerciement, Atos, a diligenté un commercial auprès du client pour porter des accusations contre un de ses propres employés !!!

La CGT, dans sa volonté de défendre tous les salariés n’en restera pas là et saisira toutes les voies administratives ou juridiques pour faire cesser ce laisser-faire et les dénégations d’Atos !