Ce qu’on sait déjà de la future réforme des retraites voulue par le gouvernement, et le plus impactant pour beaucoup des salariés de ce pays, c’est le recul de l’âge légal de départ de 62 ans à 65 ans. Le nombre d’annuités ne bouge pas pour l’instant, sachant qu’une personne née en 1973 doit déjà cotiser 43 ans, pour bénéficier d’une retraite à taux plein. C’est déjà beaucoup !
Le recul progressif de l’âge départ à la retraite aurait pour conséquence une baisse des pensions en poussant de plus en plus de salariés à partir sans avoir une carrière complète ni une pension à taux plein. Rappelons que, pendant ce temps, près de 160 milliards d’euros d’aides publiques sont déversées sans contrôle, ni contrepartie, principalement aux grosses entreprises.
Pour le gouvernement, peu importe la pénibilité du métier, l’usure professionnelle et leurs conséquences sur l’espérance de vie des travailleurs, il faut à tout prix que tout le monde parte le plus tard possible. C’est une des principales raisons de l’acharnement à faire disparaître les régimes spéciaux qui viennent compenser la pénibilité des métiers par des départs anticipés.
Repousser l’âge de départ à la retraite :
- C’est allonger la période de précarité comprise actuellement entre 58 et 62 ans durant laquelle 20 % des travailleurs sont exclus de l’emploi (chômage de longue durée, invalidité…)
- C’est augmenter le nombre de personnes au chômage, malades, invalides… et déplacer les besoins en financement de la retraite vers ces autres risques à hauteur de 50% des couts
- C’est, pour un grand nombre de travailleurs, la perspective de travailler plus longtemps dans de mauvaises conditions, avec un impact sur leur santé en tant que salariés et futurs retraités
- C’est la remise en question du principe même de la retraite. Les travailleurs ont participé à la production, à la richesse du pays et cette nouvelle période de leur vie ne doit pas être raccourcie !
Impact sur les contrats de génération chez Atos
L’accord « Contrat de génération » a porté ces effets entre la fin de l’année 2017 et la fin de l’année 2020, date à laquelle la direction n’a pas daigné le renouveler. Toujours est-il qu’un bon nombre de salariés l’ont signé, leur permettant de travailler 3 ans à 80% payé 90%, puis les deux dernières années à mi-temps, payé 65%, la caisse de retraite payant un complément.
La signature du contrat de génération obligeait le salarié à partir après avoir complété ses 42 annuités de cotisations et en ayant atteint ou dépassé l’âge légal de départ à la retraite, soit 62 ans. Plus la possibilité de cotiser sur cette période à taux plein. La réforme de la retraite va faire reculer de 4 mois à un an l’âge de départ des derniers signataires, or les avenant à leurs contrats de travail ne prévoit rien dans ce cas. Si ils souhaitent rester à mi-temps, leurs salaires seront-ils revu à 50% au lieu de 65% de leur salaire temps plein ? Vont-ils alors ne cotiser que pour un mi-temps ou choisiront-ils de revenir à temps plein pour les derniers mois de leurs carrières ? Et l’employeur (Atos ou la société future issue de la scission du groupe) peut-il leur fournir du travail correct sur un temps plein ? Beaucoup de questions en suspens donc.
Quels que soient nos âges, mobilisons nous contre cette réforme économiquement inutile et socialement injuste